Mardi 8 mars 2011
A Arica, nous faisons le plein du réservoir et du jerrycan et en route pour Putre, après avoir visité le Musée Archéologique San Miguel de Azapa, très instructif, où l’on peut voir des momies très bien conservées.
Musée Archéologique San Miguel de Azapa
La piste, un raccourci, nous emmène dans les montagnes ; nous ne rencontrerons personne, heureusement du reste, car elle est assez étroite. Puis, nous retrouvons le goudron et les camions, chiliens et boliviens. A partir de 2200m d’altitude, les cactus candélabres jalonnent la route, ils peuvent dépasser les 5 mètres de haut.
Cactus Candélabre
Arrêts aux miradors Pukara de Copaquilla et de Tamba de Zapahuira.
A la recherche de pain, nous bifurquons vers Socoroma, 5 kms en contrebas, charmant petit village aux ruelles dallées et aux maisons basses en adobe, avec son église et son clocher séparé qui ont souffert des tremblements de terre ;
Socoroma
en plus, c’est le carnaval toute la semaine ; une dame nous emmène dans une maison particulière où l’on peut acheter du pain. Socoroma est très fleuri, comme la plupart des villages ; on y pratique la culture en terrasses.
on sent la Bolivie proche !
Nous bivouaquerons avant de reprendre la route principale ; le soir, à cause du changement d’altitude (3300 m), Dominique éclabousse les rideaux avec la moutarde en ouvrant le tube !
Mercredi 9 mars 2011
Au lever, mauvaise surprise : plus de gaz, Dominique doit sortir dans le froid pour changer la bouteille ; même à 3300 m, l’altitude se fait sentir, le cœur bat plus vite au moindre effort. A Putre, nous faisons provision de renseignements et de plans pour le Parc National Lauca et le Salar de Surire ; nous consultons nos mails à la Bibliothèque Municipale ; cette petite ville, sur la route de la Bolivie, est très agréable.
Putre
Colibri dans les jardins de Putre
Très vite, la route grimpe à plus de 4000 m, c’est l’Altiplano à la végétation typique, buissons bas et herbe rase qui font le bonheur des vigognes, des lamas et des alpagas.
Vizcacha
Lamas
Alpagas
Nous avons déjeuné prés d’un sentier qui suivait une rivière et, là, nous avons pu voir nos premiers vizcachas, de gros lièvres aux oreilles assez courtes et à la queue d’écureuil, pas très farouches.
Pas facile de faire le plein d'eau à 4500 mètres !
Nous en avons profité pour faire le plein d’eau à la source, pas évident à 4500 m !
La piste pour le Salar de Surire, une centaine de kilomètres, comporte des passages délicats dus aux récentes pluies. A Guallatire, le carabinero nous prévient que la route est coupée à 7 kms ; en effet, elle n’existe plus et il faut traverser le rio ; Dominique va tester le terrain et trouve un passage sur le côté ; on tente le coup !
Super ! Presque pas secoué, beaucoup arrosé (jusqu’au pare-brise!). La suite n’est pas triste non plus : boue, sable, sol raviné mais passés sans encombres. Nous voyons des nandous (émeus), les premiers depuis la Patagonie.
Nandous
Nous arrivons au Salar par sa partie exploitée et nous allons nous garer sur le parking de la Conaf, fermée ; seuls, les vizcachas et les vigognes nous tiennent compagnie.
Camanchaca
Jeudi 10 mars 2011
Nous avons eu beaucoup de mal à dormir (trop haut) ; ce matin, il fait froid dans le camping-car (6°), dans le frigo (-3,7°), dehors (-2,7°) !
Salar de Surire
Après quelques photos de flamants, nous empruntons une piste censée nous ramener à Arica : très pierreuse, plusieurs gués à passer ; au dernier, à sec, la route a été emportée ; on « fabrique » un passage avec les cailloux mais, rien à faire, le camping-car y laisse le marchepied et une partie du pare-chocs ; alors, au bout de 2 heures de vains efforts, nous renonçons et faisons demi-tour, ce qui signifie au moins 2 gués délicats à repasser et un manque de gasoil si on n’en trouve pas à Putre !
Premier plantage !
En chemin, nous rencontrons les carabineros qui nous disent que l’on peut trouver du gasoil à Putre, ouf !
Arrivé au gros gué, le camping-car ne doit pas apprécier les gerbes d’eau qu’il provoque et cale au bas de la montée ! Bien sûr, on s’embourbe ; ré-empierrage pour le dégager, nada !
Deuxième plantage !
Arrive un 4X4 avec un couple d’anglais, prêts à nous pousser quand un autre 4X4 avec 3 chiliens survient ; ils ont des chaines à neige qui, mises bout à bout et accrochées aux 2 véhicules, permettront de sortir le camping-car de la boue, puis de le hisser en haut de la côte, pari gagné ! Ils nous attendent même un peu plus loin car il y a une énorme flaque d’eau à traverser ; super sympas ; en fait, les chiliens sont comme ça : on a besoin d’eux, ils se mettent en quatre pour vous aider, sans rien attendre en retour. Merci aussi aux anglais qui nous ont aussi indiqué où trouver le gasoil !
A Putre nous acheté 20 l du précieux liquide (au prix fort), dans une petite épicerie et, en repartant, nous rencontrons les anglais avec qui nous discutons de nos projets et des leurs ; enfin, nous retournons à notre bivouac d’avant-hier où l’on fait un premier dépoussiérage du camping-car et une évaluation des dégâts !
Vendredi 11 mars 2011
Nous sommes à une bonne centaine de kilomètres d’Arica où nous arrivons en fin de matinée. Passage à l’usine à gaz pour le remplissage de la bouteille vide, à l’office du tourisme pour les indispensables renseignements et en route pour la base nautique où les camping-cars sont les bienvenus pour bivouaquer.
Arica, la Cathédrale San Marco, oeuvre d'Eiffel !
Sauf que nous apprenons qu’il y a eu un terrible tremblement de terre et un tsunami au Japon hier, et que le tsunami est attendu ici pour ce soir ;
les carabineros (dont une qui parle très bien français car née au Québec) nous confirment l’info et nous escortent en haut de la ville, juste au-dessus d’une usine de farine de poisson ! Comme il est tôt, nous redescendons faire quelques courses et consulter nos mails ; un gardien de parking nous lave le camping-car (sans changer l’eau du seau !) et enduit les pare-chocs et les pneus d’un produit huileux. La sirène retentit et il est plus que temps de remonter là-haut, comme nous l’enjoignent les carabineros, gentiment mais fermement ; ils ont ainsi évacué toute la côte dans le plus grand calme !
Des allemands en camion 4X4 viennent s’installer prés de nous et nous « discutons » en anglais, espagnol, français et allemand, ainsi que par gestes et dessins sur le sol ! Tous les gens du coin viennent voir la mer mais le tsunami, une vague de 3 m. est attendu pour 23 heures !
Samedi 12 mars 2011
Nuit agitée et bruyante !
Quand on veut redescendre en ville, impossible ! L’alerte est maintenue jusqu’à midi ! L’océan bouge beaucoup. Nous arrivons à redescendre un peu, les rues sont désertes, les magasins sont presque tous fermés ; nous croisons des italiens en camion 4X4 et nous montons sur la colline El Morro d’où nous avons une vue imprenable sur la côte ; nous retrouvons Heidi et Max, croisés hier et rencontrés au sud de Buenos Aires en novembre. Là-haut, beaucoup de monde pour assister au tsunami ;
11 h 41 : la mer commence à se retirer
11 h 43 : la mer s'est retirée
11h45 : la mer commence à remonter
11h46 : la mer remonte
11h51 : la mer est complètement remontée
en fait, on voit très bien la mer se retirer vite et assez loin, puis revenir aussi vite et plus loin, jusqu’à passer au-dessus de la digue, par endroits ; ce phénomène se répète plusieurs fois.
Après le déjeuner, la côte est toujours fermée, nous allons jusqu’au musée pour avoir la wifi ; vers 17h, retour en ville. Je veux poster ma carte postale pour les garçons ; un jeune me conduit à la poste, fermée par une grille et la boite aux lettres derrière ; qu’à cela ne tienne ! Un autre jeune escalade la grille et poste ma carte !
Club nautique d'Arica
Retour à la base nautique (plus d’alerte), le chef me dit où nous garer pour la nuit, me montre où prendre de l’eau et me donne le code wifi ! Beaucoup de va-et-vient sur cette route, une courte impasse ! Cette nuit, nous serons bien gardés !
Nous passerons le dimanche à mettre à jour le courrier et le blog avant de passer au Pérou.