Lundi 4 octobre 2010
Avant de quitter Ushuaia, nous allons faire remplir nos 2 bouteilles de gaz chez Sartini Gas ; nous payons 77,50 pesos pour les 2 en propane (15,5 euros) contre 117 pesos pour 1 à Buenos Aires (23,4 euros) !!! Puis, après le gasoil, le contrôle de police et les dernières photos de la ville, nous commençons notre remontée vers le nord.
Arrêt à la station de ski la plus australe du monde, Cerro Castor ; la piste et le télésiège passent au-dessus de la route ; l’endroit est assez fréquenté et agréable mais le parking est très boueux. Plus loin, un éboulement bloque notre voie, les pierres continuent à tomber sur la route et nous empruntons la voie de gauche en croisant les doigts mais passons sans encombre ; la pelleteuse nous suit pour déblayer.
Un peu plus loin, nous empruntons la petite route que nous n’avions pas osé prendre à l’aller et qui nous mène au bord du lac Bombilla où nous déjeunons.
A Tolhuin, nous décidons de bivouaquer au bord du lac Fagnano.
Mardi 5 octobre 2010
Au fur et à mesure que nous roulons, nous quittons les montagnes pour retrouver la steppe et … les guanacos !
Nous atteignons la frontière argentine en fin de matinée, les formalités sont rapides, et la frontière chilienne se passe rapidement aussi et sans contrôle sanitaire, nous perdons à nouveau une heure. Nous filons sur Porvenir pour essayer d’avoir le ferry aujourd’hui et sautons le déjeuner ; la piste est assez bonne mais assez poussiéreuse ; tout à coup, le long de la route, j’aperçois un animal inconnu ; Dominique fait demi-tour : c’est un castor ! Pourtant, il n’y a pas de forêt, ni de cours d’eau aux alentours, sa présence est assez inattendue !
A Porvenir, le ferry est parti, le prochain est dans 2 jours ! Nous retirons des pesos chiliens : 1 euro = 680 pesos, ce qui fait beaucoup de billets pour peu d’euros. Après avoir eu confirmation qu’il n’y avait pas de ferry avant jeudi, nous décidons d’aller jusqu’à Bahia Azul où nous étions passés à l’aller : 50 kms de goudron, 50 kms de piste ultra-poussiéreuse mais roulante. Nous bivouaquons à une quinzaine de kilomètres de l’embarcadère.
Mercredi 6 octobre 2010
Nous arrivons trop tôt à l’embarcadère, quelques camions attendent ; nous discutons avec un chauffeur chilien, très sympa.
A 9h15, nous quittons la Terre de Feu par le Détroit de Magellan, quelques toninas nous accompagnent et nous voyons aussi un phoque. 23 minutes plus tard, nous retrouvons la Patagonie mais Chilienne, direction Puerto Natales, par la côte ; nous retrouvons la steppe avec ses moutons, ses nandous et ses guanacos, ses ouettes et ses ibis, et le vent de face !
Quelques kilomètres avant Puerto Natales, nous prenons un auto-stoppeur jusqu’à la ville. Là, nous nous garons et nous faisons interpeller par des français, en voyage organisé par EDF ; on discute. Quelques mètres plus loin, nous en rencontrons 2 autres du même groupe, l’un d’eux avait fait la braderie de Lille ! Nous cherchons une banque qui accepte ma carte et, après quelques essais infructueux dans plusieurs distributeurs, nous comprenons enfin le fonctionnement de ces machines magiques ! Nous faisons des courses dans un grand supermarché très bien achalandé. Nous déposons ensuite le linge dans une lavanderia, la dame parle français et fait un peu agence de voyage ; elle veut absolument nous aider à trouver un camping et téléphone à différents endroits !
Nous allons à l’office du tourisme et rencontrons des français en camping-car ; ce sont les premiers que nous rencontrons, nous les avions aperçus à Ushuaia, ils sont en Amérique du Sud avec leur petit garçon pour un an.
On trouve enfin un cyber et on lit nos mails. Il est 19h40 et il fait nuit quand on se met en route pour le camping Daisee qui ressemble plutôt à un dépôt de matériel ; nous nous plaçons où la dame nous dit et, quand nous voulons bouger pour brancher l’électricité, nada ! Le camping-car est embourbé ! C’est un gros camion qui stationne là qui nous dégage à l’aide d’une chaine et d’une corde. Quelle journée bien remplie !
Jeudi 7 octobre 2010
Nuit tranquille dans ce camping aux allures de « cour des miracles » et surtout très bon accueil. Après quelques courses en ville, nous prenons la direction du Parc Torres del Painé par une piste carrossable mais très poussiéreuse.
Nous visitons au passage la Grotte du Milodon et montons au panorama. Les français en camping-car nous rejoignent ;
nous déjeunons sur place et il se met à pleuvoir, ça fera tomber la poussière mais les véhicules sont dégoûtants. Nous continuons notre route et nous arrêtons aux miradors pour admirer les paysages magnifiques ; les éclaircies nous permettent de faire des photos ; il fait assez froid et le vent est très fort. Nous bivouaquons prés de la guarderia de Lago Grey.
Vendredi 8 octobre 2010
Le vent a été violent toute la nuit avec des bourrasques qui font bouger les camping-cars ; par contre, il fait beaucoup moins froid.
Nous faisons la balade vers le Glacier Grey ; d’abord, il faut traverser un pont de planches et de cordes qui bouge pas mal avec le vent (il faut s’accrocher) ; puis, le chemin traverse un bois le long de la plage ; enfin, pour apercevoir le glacier, il faut marcher sur la plage jusqu’à la pointe et, là, il faut lutter contre les rafales de vent qui nous plaquent au sol et nous envoient des giclées de gravillons, bref, le glacier, ça se mérite !
Nous remontons le Rio Painé vers la cascade Chico, puis jusqu’au Lago Pehoé et traversons des paysages fantastiques. Après le déjeuner, nous empruntons le sentier qui mène au Salto Grande : la cascade est très jolie mais les rafales de vent sont très violentes ; nous continuons quand même la promenade, les Torres sont grandioses, l’eau des lacs est verte ou bleue selon la lumière.
Nous repartons vers le nord du Parc ; les paysages sont plus sauvages et désertiques, nous voyons des troupeaux de centaines de guanacos ; nous bivouaquons prés de l’entrée-est, à Laguna Amarga ; le ranger nous a dit qu’il n’y avait pas de vent à cet endroit !
Samedi 9 octobre 2010
Cette nuit encore, nous avons été bien secoués ! Ce matin, il fait 15° !
Nous partons faire le sentier Sarmiento ; pour monter, nous avons le vent dans le dos ; nous traversons des zones où broutent quelques dizaines de guanacos pas trop sauvages, mais nous pouvons constater que c’est le terrain de chasse des pumas si l’on en juge par le nombre impressionnant de carcasses de guanacos ;
il faut dire que ceux-ci forment un important réservoir à viande ! A mi-chemin, nous faisons demi-tour et, bien sûr, avons le vent de face avec des rafales qui nous immobilisent.
Puis, nous sortons du parc, avec l’autorisation de rentrer à nouveau sans repayer, et allons jusqu'à la cascade Painé ; là, le vent est très violent aussi.
Dans l’après-midi, nous rejoignons la Laguna Azul par une piste étroite et poussiéreuse ; nous admirons les Torres sous un autre angle et, en route, nous apercevons quelques nandous, un caracara et des condors, sans oublier les inévitables guanacos !
Caracara
Nous demandons au ranger l’autorisation de bivouaquer, il nous envoie au camping qui n’est pas encore ouvert, prés du lac ; il n’y a pas de vent !!! Le temps se gâte.
Dimanche 10 octobre 2010
Nous n’avons pas été secoués mais il a plu toute la nuit et la température chute assez rapidement ; nous quitterons donc le parc et le Chili avec le seul regret de ne pas avoir vu de pumas, ni de huemuls (petits cerfs des Andes).
Quand nous voulons démarrer le camping-car ne veut pas « décoller », nous sommes embourbés et il pleut toujours ! Je vais à pied au guardiaparque, 2 kms aller-retour, mais il n’y a personne ; de retour au camping-car, nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre que quelqu’un passe, un dimanche, au milieu de nulle part. A présent, il neige.
Vers 10 heures, un fourgon arrive avec 3 touristes ; l’un d’eux parle anglais et je lui explique notre problème ; ils essaient d’abord de tirer le camping-car avec le fourgon et une sangle ; nous avançons de quelques mètres mais c’est insuffisant et le véhicule menace de s’embourber à son tour ; après avoir testé le terrain, les chiliens conseillent de rouler dans l’herbe, le plus vite possible et ça marche ! Nous sortons enfin de la boue ! Muchas gracias ! Les chiliens sont extrêmement serviables, nous en avons encore la preuve. La suite du chemin n’est pas facile mais le camping-car s’en sort bien, même dans les côtes enneigées et boueuses. Le paysage est tout blanc, ce qui ne dérange pas les animaux.
Nous passons la frontière chilienne en 5 minutes à Cerro Castillo où nous retrouvons les français EDF ; puis, la frontière argentine au Col Don Guillermo, 15 minutes.
Il neige toujours et la couche commence à s’épaissir ; la piste est assez glissante mais ça va quand même. A Esperanza, nous faisons le plein et rencontrons 2 français de Grenoble, l’un d’eux s’appelle Tissot ! A El Calafate, nous retournons au même camping qu’à l’aller et nous dînons là, c’est une parilla libre : buffet à volonté, viande et salades.