Du dimanche 25 au mercredi 28 septembre 2011 : Sud Lipez et Salar de Uyuni
Dimanche :
Nous préparons les bagages et les sacs de couchage « spécial grand froid ». A 8h30, rassemblement et chargement des bagages sur le toit du Land Cruiser 4X4 ; nous faisons la connaissance de la 4ème passagère, Claudia, du chauffeur, Alberto, et de son épouse, Veronica, la cuisinière. Dernières courses et en route pour 4 jours de pistes.
La Quebrada de Palala nous offre des paysages sauvages, aux formes étranges ;
puis, plus désertique est le Sillar (Vallée de la Lune) ; la piste est assez poussiéreuse mais carrossable pour notre véhicule (mieux qu’avec notre camping-car !). Nous voyons souvent de grands troupeaux de lamas. Déjeuner près du rio à sec : crudités et « ratatouille de lentilles/petits pois/pommes de terre », banane verte en dessert, copieux et bon.
Nous reprenons la piste ; quelques passages délicats, passés aisément ; bientôt, nous apercevons une mine d’or exploitée par des japonais et la mine d’antimoine la plus profonde du monde (nous ne pourrons pas nous approcher).
Arrêt dans un village ; le 2ème 4X4 a un problème de freins et Alberto se révèle un excellent mécanicien ;
la réparation faite, nous repartons ; la piste est plus étroite, les gués nombreux ; nous voyons des ňandous (petites autruches) et…des lamas !
Nous arrivons au refuge, à San Antonio de Lipez vers 16h30 ; Veronica nous prépare une collation accompagnée de thé ou café ou infusion de feuilles de coca, utile pour supporter l’altitude, 4208m ! Pour le dîner, nous avons droit à un potage bien fourni, plus un steak/purée et un dessert. Ce soir, toilette de chat à l’eau glacée ; le bivouac est sommaire, nous dormons tous les 4 dans la même chambre.
Lundi :
Lever 5 heures, il fait encore nuit ; nous n’avons pas eu froid avec nos super duvets et il y avait des couvertures « au cas où ». Petit déjeuner copieux – départ 6h pour une longue journée de visites !
D’abord, à 4690 m, les ruines de la ville coloniale et abandonnée de San Antonio de Lipez, ancienne mine d’or tenue par les Espagnols ; seuls, des vizcachas occupent les lieux à la place des 4000 habitants !
La piste est très mauvaise, de nombreux gués encore gelés (il fait – 5°) ; toute la journée, nous serons entre 4500 et 5000 m ; nous supportons bien l’altitude, nous mâchons pour cela des feuilles de coca, de temps en temps. Alberto s’arrête chaque fois que nous voulons prendre des photos (en plus des spots prévus) ; il donne de bonnes explications en espagnol ; Claudia, autrichienne, nous traduit en anglais ce que nous ne comprenons pas.
A Quetena Chico, c’est l’entrée du Parc National. Les paysages sont fantastiques : canyons, Laguna Kollpa, des flamants roses, rouges, Saint-James, salar.
Déjeuner à Aguas Calientes et baignade dans une piscine d’eau chaude naturelle (sources souterraines), au bord d’un lac d’eau froide.
De là, nous traversons le désert Salvador Dali (à cause des couleurs) jusqu’à la Laguna Verde qui doit son nom et sa couleur à la forte teneur en arsenic et en magnésium de l’eau ; le long de la piste, nous apercevons de nombreux « pénitents » de neige. Le lac se trouve au pied du Volcan Licancabur (5950m) ; la Laguna Blanca précède la Laguna Verde ; de là, nous pouvons rejoindre le Chili. Puis, retour à Aguas Calientes pour récupérer Veronica et nous allons à « Sol de Maňana », 5000m, pour admirer les geysers et les cratères de laves bouillonnantes, spectacle impressionnant !
Ensuite, descente vers le lac Colorada que nous visiterons demain car il est tard et parce que, comme tous les après-midis, les nuages s’accumulent.
Le logement est encore plus sommaire qu’hier, une chambre pour nous 4 ; comme chaque soir, collation puis dîner ; il fait froid, nous jouons au menteur avec Claudia, collés prés du poêle ! Les chauffeurs mettent des bâches sur les moteurs, ils prévoient -10° !
Mardi :
Lever 6h15 ; il fait -8° mais nous avons eu chaud ; petit déjeuner royal : crêpes faites par Veronica ! Dans la matinée, nous avons chacun un petit paquet de biscuits et une boisson.
A 7h30, Alberto nous conduit pour admirer la Laguna Colorada ; vision féérique : lac rouge, dû aux pigments des algues et des sédiments, peuplé de milliers de flamants andins, chiliens et St-James ; puis, le Désert de Siloli où se dresse l’arbre pétrifié.
La piste est dure, caillouteuse et pentue ; elle nous mène aux 5 lacs : Ramaditas, Honda (peuplé de centaines de flamants), Charcotas, Hediondas (encore des centaines de flamants) et ses odeurs de soufre, où Alberto dépanne un chilien en gasoil ;
nous avons rencontré 2 couples de cyclotouristes (chapeau !) ; puis, dernière laguna, Caňapa, presqu’un salar, quelques vigognes nous observent sans crainte.
Quelques kilomètres plus loin, Alberto s’arrête pour aider un collègue en panne, la barre de direction.
Déjeuner sur la piste pendant la réparation. Deux heures plus tard, c’est chose faite et nous repartons ; bientôt, nous traversons un gros orage accompagné de pluie verglacée, au niveau du volcan Ollague (5865m), semi-actif, des fumerolles se dégagent du cône.
Le Salar de Chiguana, pas très blanc, offre de belles vues panoramiques, il est traversé par la voie ferrée qui mène au Chili.
Halte à San Juan de Rosario ; puis, nous traversons des champs de quinoa, planté à la main en septembre-octobre et récolté en mars-avril, une partie est exportée en France. La piste est très caillouteuse, on crève, Dominique aide, le changement se fait en 10 minutes, la roue de secours est lisse !
Ce soir, nous longeons à Atullcha, dans un hôtel de sel, avec du mobilier en sel, très curieux ; nous avons une chambre pour 2 et les douches sont chaudes ! C’est le luxe après ces trois jours dans le froid et toilette à l’eau froide.
Nous sommes aux portes du Salar de Uyuni, à 3650m ; c’est le plus haut et le plus grand du monde (12500 KM2) = 2 départements français ! Plus de la moitié de la réserve mondiale de lithium !
Mercredi :
Levés à 4h45, nous quittons l’hôtel à 5h30, sans petit déjeuner, direction le Salar (ou mer de sel) ; lever du jour et du soleil au milieu de cette étendue immaculée :
vision féérique de cette immensité de sel ! Parfois, des cercles brunâtres « salissent » cette blancheur ; ce sont des sortes de poches de gaz qui remontent à la surface, nous explique Alberto ; ce phénomène s’observe après la saison des pluies et l’évaporation de l’eau.
Visite de l’île Inca Huasi où l’on peut admirer de nombreux cactus géants, de 9 à 12 mètres et, certains, plusieurs fois centenaires ; pendant la visite, Veronica prépare le petit déjeuner, installé sur des tables en sel, que nous prenons au soleil, assis sur des tabourets en sel ; repas copieux : gâteau, yaourt à boire, boissons chaudes, le tout à volonté !
Repus, nous reprenons la route ; Alberto nous arrête au milieu de cette blancheur ; nous faisons des photos amusantes, en trompe-l’œil ;
par des trous dans le sel, nous pouvons apprécier un peu la formation et la profondeur de ce salar (plus de 150m), théoriquement protégé de toute exploitation sauvage ! Un peu plus loin, nous apercevons le volcan Tunupa (5435m).
Ensuite, visite du seul hôtel de sel du Salar (les autres se trouvent à l’extérieur), transformé en musée depuis 4 ans, que l’on peut visiter en achetant une friandise ou une carte postale !
Nous arrivons ensuite dans une zone où le sel est extrait : 20000 T/an « à la main », uniquement pour la consommation bolivienne ; à proximité, la ville de Colchani où nous déjeunons.
Une demi-heure de piste nous sépare d’Uyuni, ville assez sale et à l’aspect peu accueillant ; Claudia s’arrête là ; nous repartons vers Tupiza ; la piste qui longe le Salar est correcte (nous voyons 3 ňandous) ; puis, c’est une piste étroite et sinueuse de montagne qui traverse des paysages splendides ; court arrêt à Atocho pour remettre du liquide de freins ; un vieux Cesna trône sur la place !
Une vingtaine de kilomètres avant Tupiza, gros éboulement qui coupe la route, déviée par le lit du rio presqu’à sec ; arrivée à l’hôtel Mitru vers 17h30, éreintés mais ravis ! Nous nous promettons de revenir avec notre camion 4X4 !
Nous prenons une chambre « matrimoniale » pour nous deux ; dîner à la pizzeria en face (9 euros pour nous 3 !), avec un couple de français de Haute-Savoie.