Jeudi 14 avril 2011
Nous partons tôt ce matin ; la traversée de Quito est relativement facile. Nous traversons de très beaux paysages de montagnes couvertes de forêts.
Assez vite, nous quittons la route pour une quinzaine de kms de piste assez bonne mais étroite, et arrivons à Bellavista Cloud Forest Reserve qui, comme son nom l’indique, se trouve dans les nuages, à 2250 m.
Sur le parking, des « feeders », sortes d’abreuvoirs d’eau sucrée, attirent un grand nombre de colibris de tailles et de couleurs différentes ; le spectacle est captivant. L’accueil est très sympa.
L’après-midi, nous faisons une balade dans cette forêt luxuriante, le temps est ensoleillé, pour une fois !
Vendredi 15 avril 2011
Lever à 5h45 ; au programme : 1ère balade à 6h30 aux alentours du lodge, avec une jeune guide qui parle français, Beth ; nous pouvons observer de près quelques oiseaux qui se nourrissent de papillons attirés par la lumière ;
les colibris aiment beaucoup le rouge et, comme je porte un t-shirt de cette couleur, ils me passent souvent au ras des oreilles ! Ils effectuent entre 35 et 80 battements d’ailes par seconde selon les espèces et ils sont si petits !
2ème départ à 9h30 pour une très belle promenade de 3h à travers la forêt ; c’est très pentu ; nous voyons 2 toucans,
des scolopendres, des grenouilles minuscules, une tarentule,
d’autres oiseaux colorés. Beth nous explique les plantes médicinales, celles qui sont comestibles ou non. Nous terminons sous la pluie et rentrons trempés !
L’après-midi, nous partons pour une autre réserve, Jorge Milpe Cloud Reserve, à quelques kms ; nous repassons dans l’hémisphère nord mais le temps est le même : pluvieux !
Samedi 16 avril 2011
Ce matin, les averses sont régulières ; les vêtements et le sac à dos ne sont pas secs (84% d’humidité) ; tant pis, à 7h, nous partons sous une pluie fine qui fait bientôt place à un soleil timide ;
les sentiers ne sont pas aussi bien balisés
mais nous voyons beaucoup de papillons de tailles et de couleurs variées ;
nous entendons pas mal d’oiseaux mais la végétation dense nous empêche souvent de les voir, à part un toucan.
Nous déjeunons tôt et quittons la réserve pour Mitad del Mundo (Milieu du monde), là où se trouve officiellement la latitude 0° 0’00’’ ; nous avons 2 déceptions : le point 0 ne se trouve pas là mais au milieu de la route et nous n’avons pas l’autorisation de passer la nuit sur le parking comme on nous l’avait dit.
Nous décidons de pousser jusqu’à Otavalo où nous avons une adresse. Il fait nuit et il pleut (eh oui ! encore !) quand nous trouvons le camping Rincon Via, situé le long d’une route pavée en pente ; nous entrerons en marche arrière et resterons prudemment en haut de la butte !
Aujourd’hui, nous avons passé plusieurs fois l’équateur ; ce soir, nous sommes dans l’hémisphère nord.
Dimanche 17 et lundi 18 avril 2011
Ce matin, nous nous réveillons avec le soleil ! Nous faisons la connaissance de nos voisins ardéchois, Marie-Claude et Georges et partons au marché, à pied (1,5kms) ;
nous y faisons provision de fruits (des litchis chevelus), de légumes et de viande ; nous achetons aussi du pain qui ne soit pas sucré. Au retour, la route monte, il fait chaud et nous sommes chargés. L’après-midi, nous buvons le café chez Marie-Claude et Georges avec qui nous échangeons des infos et des livres en français. Puis, nous profitons de la wifi pour répondre au courrier ; le soir, c’est Marie-Claude et Georges viennent prendre l’apéro chez nous, ils repartiront avec notre parapluie car, bien sûr, il s’est mis à pleuvoir !
Le lendemain, nous partons tôt ; enfin, nous essayons car, en sortant du camping, nous nous embourbons dans un trou et nous voilà en travers de la route, bloquant ainsi la circulation dans les 2 sens ! Aussitôt, plusieurs équatoriens essaient de nous sortir de là, l’un nous tire avec son 4X4, en vain, la sangle casse ; un autre arrive avec une corde, Georges propose l’aide de son 4X4, la corde casse ; enfin, avec la corde et une autre sangle, quelques coups de pelle pour dégager la roue prisonnière et des volontaires pour pousser pendant que le 4X4 tire, le camping-car quitte son ornière et retrouve les pavés !
Photos de Marie-Claude LIABEUF
Dominique va se garer plus bas, chacun se félicite de ce succès et nous nous confondons en remerciements à tous ceux qui nous ont spontanément aidés. Nous retrouvons avec plaisir Nadia, Seb et Clément dans leur parqueadero ; puis, nous les laissons pour aller à la Laguna Cuicocha, à 20 kms de là :
nous visitons le petit musée et nous promenons jusqu’aux belvédères qui surplombent ce lac de cratère, sous la pluie et, bientôt, dans les nuages.
Nous retournons à Otavalo où nous en profitons pour faire changer les pneus avant (nous les avions emmenés de France car introuvables ici). Nous décidons de rejoindre Nadia, Seb et Clément sur leur parking à 1,5 euros les 24h ; nous mangeons ensemble des repas tout faits et à emporter à 1 euro chacun !
Mardi 19 avril 2011
Nous avons été réveillés à 5h par un homme qui chantait, dans un haut parleur, l’Ave Maria, repris ensuite par un orchestre ! C’est la Semaine Sainte !
Cette fois, c’est sûr, nous quittons les Dassouille : ils se dirigent vers la Colombie, nous allons vers l’Oriente, l’Amazonie. C’est promis, nous nous reverrons en France où ils rentrent bientôt.
Nous passons un col à 4070 m et traversons une zone habitée par des ours à lunettes que nous ne verrons malheureusement pas ;
les paysages changent ; ici, pas de costumes traditionnels. A Misahualli, le pont suspendu nous semble bien étroit ; je me renseigne sur sa solidité,
des hommes portent des anacondas sur leurs épaules, de petits singes capucins, en totale liberté, jouent dans la rue ;
nous nous engageons sur ce pont afin de rejoindre notre lieu de stationnement, les Cabaňas LLuandu Huasi ; nous restons dans l’allée car nous craignons de nous embourber à nouveau, il a beaucoup plu ici aussi, c’est l’Amazonie ! Nous retournons au village, le pont bouge dès que l’on marche dessus, il n’est pas fixé aux berges ! Il fait chaud et très humide !
Mercredi 20 avril 2011
Au programme de ce matin : excursion en pirogue (à moteur) que nous partageons avec Andres et Soledad, 2 jeunes argentins ; c’est Leo, du camping-cabaňas, qui nous emmène sur le fleuve Rio Napo et Rio Arajuno,
en 50 mn, à Amazoonica, un centre de soins et de réadaptation d’animaux comme un agoumi qui nous a suivis tout au long de la visite, des toucans, des singes, des ocelots…
Puis, nous repartons en pirogue au musée Sachatanai : animaux en semi-liberté, plantes médicinales, expo sur les techniques de chasse et coutumes des indigènes ; dernier arrêt au centre artisanal d’Ahuano.
Retour au camping, ravis de notre promenade ; le long du fleuve, nous pouvons constater qu’il y a une grande activité : des orpailleurs, des familles qui vivent là.
Beaucoup d’oiseaux et de papillons nous enchantent.
L’après-midi, nous nous rendons au village ; des gamins plongent dans le fleuve (le courant est assez fort), du haut du pont ; l’un d’eux grimpe le long des haubans et saute de là-haut, inconscient ou téméraire ?
Au retour, la douche est appréciée, tant l’atmosphère est moite !
Jeudi 21 avril 2011
Départ à 8h pour Puyo, pas très éloigné de Misahualli. Nous nous apercevons vite que la bouteille de gaz est vide (le frigo en consomme beaucoup !) ; nous changeons notre programme : demain, c’est Vendredi Saint et, ici, tout est fermé ; nous devrons rejoindre Ambato où il y a une usine de gaz. Auparavant, nous visitons le Jardin Botanique Las Orquideas, très intéressant et joli : insectes, plantes et fleurs dont des orchidées, bien sûr.
A Ambato, nous faisons recharger la bouteille argentine, c’est presque 10 fois plus cher qu’à Cuenca ! Nous arrivons à Riobamba, toujours aussi embouteillée, et retrouvons l’hôtel Whymper et sa cour. Nous déjeunons enfin…à 17h !!! Ce soir, nous allons chercher un plat tout prêt pour 2,50 euros.
Vendredi 22 avril 2011
Nous quittons la ville tôt, peu de circulation. La route est jolie sous le soleil, avec ses montagnes recouvertes d’un patchwork de parcelles cultivées.
Avec les pluies, nous constatons de nombreux éboulements et glissements de terrains. Comme c’est Vendredi Saint, nous croisons ou doublons quelques processions.
A quelques kilomètres de Caňar, dans une descente, plus d’embrayage ! Dominique parvient à se garer, à proximité d’un garage, fermé aujourd’hui ! Nous passons l’après-midi à jouer aux cartes ; dans la soirée, quelqu’un vient nourrir les chiens ; il nous dit que le garage est ouvert demain samedi, à 8h. Hasta mańana !
Samedi 23 avril 2011
A 7h 30, nous sommes prêts et attendons le garagiste qui arrive vers 8h3O ; il ausculte l’embrayage, diagnostic : le disque à changer ! Au bout d’une heure, il nous fait entrer dans le garage où il commence à démonter, opération qui durera 3h30 ;
effectivement, le disque est fichu ainsi qu’une pièce centrale ; on lui donne des sous pour qu’il aille en acheter un autre ; 2 heures plus tard, il revient bredouille et nous explique que la marque Fiat, en Equateur, n’est pas bien représentée, qu’il va en trouver à Guayaquil… mardi ! Nous pouvons rester dans le camping-car, dans le garage, il nous donne une clé ; beau week-end de Pâques en perspective ! Mais, ça fait partie des aléas du voyage !!!
Du 24 avril au … 2011 : séjour forcé au Garage El Suco !
- Dimanche 24 : nous prenons le bus, bondé, pour Caňar, c’est le jour du marché et nous voyageons debout ; nous y faisons nos courses de produits frais : fruits, légumes, viande, pain ; retour au garage, ouvert, le jour de Pâques ! Au programme de l’après-midi : rangement et nettoyage de la soute, de la capucine débarrassée de ses pneus, petits bricolages ; tout est en ordre, même les autocollants sont mis !
- Lundi 25 : Toujours rien ! L’attente est longue et pénible ; dernière chance demain mais nous avons un doute, nous réfléchissons à des solutions de rechange. Nous discutons (en espagnol, si, si !) avec le patron, son mécano et un client chauffeur routier, sur la vie en France par rapport à l’Equateur : les salaires, les loyers, le coût de la vie…
- Mardi 26 : Les mécanos arrivent à 6h30 ! Ils repartent après avoir chargé du matériel. Le patron est parti à Cuenca faire le tour des garages ; il nous a promis un chargeur de batterie car, sans moteur et sans soleil, nous sommes à cours d’électricité, donc peu de lumière et pas de chauffage, nous sommes quand même à 3000 m! Nous n’avons aucune nouvelle ! C’est stressant !
- Mercredi 27 : Levés tôt, nous sommes sur des charbons ardents ! Enfin, les mécanos arrivent… avec un disque regarni comme neuf,
mais impossible de trouver la pièce cassée ; ils ont décidé d’en refaire une !
Ca leur prend la matinée ! Ils passeront l’après-midi à remonter le carter d’embrayage, sans palan pour le soulever, juste des cordes et une barre de fer pour le hisser à la force des bras ; Dominique les aide. Il est 20h30 quand ils cessent le travail !
- Jeudi 28 : Il ne fait que 14° dans le camping-car ! Le garagiste a oublié le chargeur. Pour s’occuper, Dominique refait des joints à la capucine. Les travaux avancent lentement mais sûrement ; en début d’après-midi, le moteur démarre au quart de tour ; ils réamorcent l’embrayage avec difficulté, nous stressons ; différents réglages sont nécessaires, puis viennent les premiers essais, « fumants », c’est le cas de le dire (le disque regarni est légèrement plus épais) ; encore des réglages pour que les vitesses passent bien et Dominique fait un dernier essai sur route, concluant ! La tension retombe ! Tout le monde est content, on paie 230 $, on fait la photo et, à 17h, adios El Tombo, direction Cuenca…sous la pluie, après 6 jours et demi à l’abri !
La pluie avait cessé mais a repris de plus belle à l’entrée de Cuenca : que serait Cuenca sans ses trombes d’eau ? Nous galérons pour trouver un parking 24/24h sans portique à l’entrée ; au bout d’une heure, les gardiens d’une université nous invitent à stationner sur le trottoir, en face de leur guérite.
Quelques photos en vracs