Vendredi 10 septembre 2010
On se lève tôt pour les orques mais le brouillard est toujours aussi épais ; nous décidons donc de reprendre la route, direction Trelew ; nous avons du mal à trouver la piste vue la visibilité réduite.
Au fur et à mesure que l’on roule, le brouillard se dissipe pour laisser place à un beau soleil et la température augmente. Nous atteignons Rawson par l’immense décharge à ciel ouvert ; heureusement, le centre est plus agréable ; par contre, Trelew est une ville assez propre et accueillante comme la plupart des petites villes d’Argentine. Nous trouvons facilement une banque HSBC ; pour ceux qui s’étonnent de notre préoccupation pour les banques, sachez que l’on paie tout en espèces et que l’on ne peut pas toujours retirer de grosses sommes. Après avoir fait des courses pour la semaine, nous cherchons à nous poser pour la nuit et nous allons jusqu’à Playa Union ; les 3 campings étant fermés, nous bivouaquons sur le bord de mer.
Samedi 11 septembre 2010
Aujourd’hui, nous avons rendez-vous au téléphone avec notre petit-fils Jules qui a 6 ans, avec le décalage horaire, ce n’est pas toujours évident de communiquer.
En attendant, nous nous promenons sur la plage et la jetée ; puis, nous essayons de trouver du gasoil et, à la 3° station, c’est enfin possible mais il faut attendre car la citerne remplit les cuves ; nous en profitons pour faire le plein d’eau.
Nous filons sur la Rota 3 jusqu’à la bifurcation de Punto Tombo, réserve de pingouins encore fermée ; ensuite, le ripio traverse un secteur vallonné et pas trop poussiéreux jusqu’à Playa Escondida, réputée pour la pêche et les éléphants de mer ; c’est le week-end et les argentins sont là en famille, surtout pour pêcher.
Dimanche 12 septembre 2010
Vers 9 heures, nous partons sur la plage à la rencontre des éléphants de mer que nous apercevons très vite, à proximité des pêcheurs. Nous passons à quelques mètres de ces mastodontes : les mâles nous surveillent, méfiants, surtout quand il y a des femelles (nous aussi, nous nous méfions car ils peuvent être agressifs s’ils se sentent menacés).Au bout d’une sorte de plateforme, se prélassent 5 ou 6 femelles avec leurs petits qui tètent, se grattent et braillent quand leur mère les empêche de téter ; le mâle se baigne et chasse à proximité tout en surveillant son harem… et nous !
Sur le chemin du retour, nous apercevons, au bord de l’eau, une sorte de rocher noir qui s’avère être un petit tout seul, il semble mort ; nous nous approchons et Dominique est sur le point de le pousser du pied quand il se redresse brusquement et braille méchamment avant de plonger ! Les éléphants de mer et les lions de mer font une concurrence déloyale aux pêcheurs à la ligne.
Au bout de 3 heures de marche, nous revenons au camping-car avec, encore une fois, des images fantastiques pleins les yeux. Après le déjeuner, nous reprenons la piste, direction Cabo Raso ; Odette prend le volant pour la première fois en Argentine et commence l’expérience par la piste ! Nous voyons des guanacos, un zorro (renard gris) et 4 tatous qui traversent la piste.
A Cabo Raso, de grandes pancartes nous informent que le camping est interdit ; comme il n’est pas tard, nous allons jusqu’à Camarones, charmante petite ville aux maisons colorées. Nous installons au camping, personne à l’accueil ! A côté, l’office du tourisme est encore ouvert, un dimanche à 18h45 !!!
Lundi 13 septembre 2010
Ce matin, nous visitons la ville, très agréable. Dominique achète des crevettes grises surgelées pour la pêche ; nous quittons Camarones par la piste, vers Cabo des Bahias où nous pouvons observer des manchots de Magellan et des lions de mer. Nous faisons halte à Playa Elola pour le déjeuner et Dominique en profite pour pêcher, il prend un poisson, genre anchois ; l’endroit est très beau, assez sauvage, la mer est bleu turquoise, il fait beau !
En début d’après-midi, nous reprenons la piste vers Cabo dos Bahias, territoire des manchots de Magellan ; le paysage est assez vallonné et sauvage même si c’est toujours la steppe. Au bout de quelques kilomètres au cours desquels nous embarquons des kilos de poussière, surprise !!! Les manchots sont installés dans les terres ! Nous les attendions sur la plage, eh bien non, ils en sont loin ! En septembre, les mâles arrivent les premiers et installent les nids dans des terriers, puis les femelles arrivent pour pondre ; pour l’instant, ils ne sont pas très nombreux mais, bientôt, ils seront 9000 couples à occuper les centaines de terriers !
Mardi 14 septembre 2010
Cette nuit, nous avons eu beaucoup de vent et la température a augmenté, 15° au lieu de 8°. Dominique va quand même pêcher et prend un deuxième poisson ; nous mangerons les deux ce soir. Après la pêche, il répare les feux de gabarit, nettoie le filtre à air, procède au transvasement des bouteilles de gaz et démonte l’échelle car, ici, rien ne doit dépasser du pare-chocs.
En début d’après-midi, nous partons vers Comodoro Rivadavia, capitale de la province de Chubut ; le vent est violent. La route est assez monotone sauf les 30 derniers kilomètres, enfin du relief mais toujours la steppe à perte de vue, en fait d’immenses estancias, bien clôturées et réservées aux troupeaux de moutons et de chevaux.
A Comodoro Rivadavia, la circulation est intense et nous n’avons plus l’habitude ;
nous atteignons Rada Tilly, sa station balnéaire, et cherchons le camping…fermé pour travaux ! Il est tard et nous bivouaquons au bord de la mer.
Mercredi 15 septembre 2010
Le vent a soufflé très fort cette nuit et nous a bercés. Après un rapide passage au locutorios pour lire les mails et téléphoner, nous partons à Sarmiento. A la sortie de la ville, nous prenons 2 autostoppeurs argentins qui se rendent au même endroit que nous. Odette s’installe à l’arrière avec eux et la conversation s’engage, tant bien que mal, un peu en anglais, un peu en espagnol (avec un dictionnaire), on écrit ce que l’on n’arrive pas à prononcer, on se comprend et les 2 heures de route passent vite ; on les dépose à la station, ils viennent travailler dans les exploitations fruitières jusqu’à fin octobre. La route était bordée de pompes à pétrole. Au loin, nous apercevons des sommets enneigés bien que pas très élevés.
A Sarmiento, nous allons à l’office du tourisme qui nous indique un lac à proximité de la petite ville avec un camping, sauf que, là aussi, le camping est fermé ; c’est l’hiver et la saison touristique ne commence que dans une semaine. Nous bivouaquons près du lac aux eaux émeraude. Toujours beaucoup de vent et, malgré le soleil, il fait froid, 8°.
Jeudi 16 septembre 2010
La nuit a été perturbée par de violentes bourrasques qui faisaient vibrer les barres de toit ; il fait 4°, les sommets sont enneigés alors qu’ils ne culminent qu’à 1000m. De grosses vagues agitent la surface du lac.
De Sarmiento, nous empruntons la piste qui nous mènera à Bosques Petrificados Sarmiento. La visite se fait à pied, après les recommandations du garde. Les paysages sont étranges : d’un côté, la Vallée de la Lune, de l’autre, des troncs pétrifiés, vieux de 65 millions d’années ; à la sortie, fouille pour vérifier que nous n’emmenons pas de fossiles.
On déjeune sur place ; puis on reprend la route, direction Caleta Olivia ; on ne rentre pas dans Rada Tilly ; à quelques kilomètres de là, on change de province, on quitte celle de Chubut pour celle de Santa Cruz et donc, contrôles de police et sanitaire : on n’est même pas arrêté !
On longe la côte, très jolie, mais la route est en mauvais état. A Caleta Olivia, banque et courses ; à la sortie de la ville, on trouve le camping Gerald, juste à côté de la décharge ! On décide de continuer jusqu’à Fitz Roy ; là, un camping, l’Illusion, fermé ! On stationne en face, dans la rue, pour la nuit.
Vendredi 17 septembre 2010
La nuit a été calme et reposante, le matin glacial, 1° !
Après le passage à l’office du tourisme, le gasoil et le téléphone, nous partons pour un autre Bosques Petrificados à 150 kms vers l’intérieur des terres ; la route puis la piste traversent la steppe semi-désertique mais assez vallonnée ; nous revoyons beaucoup de guanacos et un groupe de nandous qui détalent dés qu’ils nous aperçoivent.
Nous nous garons sur le parking ; arrive tranquillement un renard gris ; il contourne le camping-car, arrose un buisson avant de disparaître derrière les bâtiments : même pas peur !
La visite est très intéressante ; les arbres pétrifiés, des araucarias, sont plus gros, plus grands, plus nombreux et plus vieux qu’à Sarmiento, 150 millions d’années. Le petit musée complète bien cette visite ; le tout est gratuit.
Déjeuner sur place, le vent se lève, comme souvent en Patagonie.
Comme les stations sont souvent à sec (dans une région où il y a du pétrole !), nous faisons le plein très souvent ; à Tres Cerros, par exemple, petite localité comprenant la station, un hôtel et un poste de police ; on peut aussi faire le plein d’eau, ce qui nous arrange vue la rareté des campings.
Quelques kilomètres avant Puerto San Julian, nous bifurquons sur la piste qui propose un circuit côtier ; nous bivouaquons sur une plage.
Samedi 18 septembre 2010
Le vent est toujours présent ; nous longeons la côte bordée tantôt par la plage, tantôt par des falaises ; du haut de l’une d’elle, nous apercevons une colonie de lions de mer. Nous trouvons une plage à l’abri du vent et nous déjeunons ; puis, nous continuons en direction de Puerto San Julian, repérons quelques coins sympas pour la nuit, longeons un complexe frigorifique à l’abandon (sans doute pour la pêche). A proximité de la ville, de l’autre côté de la baie, nous apercevons un groupe de flamants roses et une colonie de pingouins ; dommage, ils sont loin. Nous revenons à l’endroit où nous avons déjeuné pour bivouaquer. Dominique a calé les barres du toit pour qu’elles ne vibrent plus.