Jeudi 10 janvier 2013
Nous quittons Saïdia vers 9h30 après un passage au souk pour acheter 500g d'avocats pour 1 euro. Nous longeons toujours la frontière algérienne, de l'autre côté de l'oued ; cela fait bizarre.
Les bas-côtés sont occupés par les vendeurs de carburant algérien à moitié prix ; nous ne sommes pas surs de la qualité, aussi nous nous abstenons mais la tentation est grande (0,35 euros!) !
A Oujda, quelques courses et gasoil (nous remplissons un jerrycan).
La route est montagneuse, nous déjeunons après le passage d'un col à 1150m ; il fait beau mais frais. A l'entrée de Tendrara, 1er contrôle de gendarmerie ; nous n'avons de fiche toute faite, aussi recopie-t-il nos passeports. 2ème contrôle à l'entrée de Bouarfa. Là, nous rencontrons Mohamed, l'instituteur que Dominique, Roland et Fatima avaient rencontré à Ich, il y a 3 ans. Nous sommes invités au thé... et gâteaux maison ; puis, son épouse et lui insistent pour dîner chez lui ; arrive Abdel, un ami de Ich, instituteur également ; nous dégusterons une harira, soupe traditionnellement servie en période de Ramadan. Leur fils de 4 ans est très éveillé et apprend le français à la maternelle. La soirée a été très sympathique et instructive.
Nous passons la nuit sur le parking en face de chez eux.
Vendredi 11 janvier 2013
Nous nous levons à 6h45 et il fait déjà jour ! La nuit a été très calme.
La route pour Figuig est tranquille, surtout qu'aujourd'hui, c'est férié (Manifeste de l'Indépendance). J'ai donc droit à ma 1ère leçon de conduite ! 55 kms ! Assez crispée au début, un peu moins à la fin ; j'ai quand même doublé 2 charrettes tirées par des ânes, une grue qui roulait et un camion en panne ! Bon, c'est pas gagné mais j'y arriverai !!!
Encore un contrôle de gendarmerie à l'entrée de Figuig, ancien poste-frontière. Nous arrivons à l'Hôtel Figuig qui est aussi un camping où nous retrouvons des hollandais vus à Saïdia. De la terrasse, nous pouvons apercevoir l'ancien poste-frontière et admirer l'ensemble de la ville.
Après le déjeuner, nous partons faire une grande balade. Figuig est la ville de l'est marocain la plus au sud ; elle est construite au centre d'une immense palmeraie, irriguée par une multitude de petits canaux alimentés par des sources souterraines ;
elle est composée de 7 ksars (quartiers entourés de fortifications, à l'origine en pisé) ; nous parcourons le ksar de Zenagra.
Samedi 12 janvier 2013
Ce matin, nous ne sommes pas pressés ; nous prenons donc le temps de papoter avec notre voisine hollandaise, de jouer avec son petit chien qui vient nous quémander des caresses. Nous quittons le camping, faisons du gasoil et achetons du pain avant de prendre la route pour Ich.
Peu après le poste de la gendarmerie, nous choisissons de quitter le goudron pour la piste ; celle-ci est assez cassante mais roulante jusqu'au barrage ;
là, il faut contourner la montagne et les difficultés commencent : la piste est souvent ravinée, les gués parfois emportés par les pluies ;
certains passages sont très délicats et nous apprécions notre camion 4X4 qui se comporte très bien ; par contre, dans la cellule, nous devons revoir notre copie pour sécuriser tous les objets.
Finalement, après ces 62 kms de piste (vitesse moyenne : 16 kms/h), nous sommes ravis de retrouver le macadam, même si la route ne comporte qu'une voie ! Encore 50 kms et nous atteignons Ich ;
accueil bon enfant des militaires : thé et petits gâteaux de bienvenue ; il est 17h30, la nuit tombe, nous stationnons à côté du poste. Nous visiterons Ich demain, sans doute avec Abdel et Mohammed qui nous ont annoncé leur venue.
Dimanche 13 janvier 2013
Ce matin, il fait froid, - 0,5° mais nous sommes à 1200m. Le thé d'hier soir nous a tenus éveillés une partie de la nuit ! Dominique vérifie si tout va bien après la piste : châssis-roue de secours-groupe... RAS.
Abdel et Mohammed (un autre, responsable d'une association pour la préservation et le développement d'Ich) arrivent pour nous faire visiter. Ich est un petit village, au bout du monde, authentique ;
nous nous promenons dans les ruelles étroites, parfois couvertes, aux vieilles maisons et portes anciennes ; un guide est utile car on peut facilement se retrouver en Algérie et donc en prison, et ce n'est pas de la paranoïa ! Des constructions sont en cours pour développer le tourisme, pourvu que l'esprit du village soit préservé !
Thé sous une « Khaïma » (prononcer « raïma ») tente nomade, puis couscous chez Mohammed ; le colonel est invité ; tous les 3 sont très intéressants et ont une vision du monde et de leur pays très objective.
Dans l'après-midi, Abdel nous emmène à quelques kms d'Ich et 8kms AR de piste pour admirer de magnifiques gravures rupestres.
Puis, nous le ramenons à sa voiture, il rentre à Bouarfa avec 3 autres marocains ; nous décidons de continuer à rouler jusqu'à la bifurcation de la piste. Une dizaine de kms plus loin, nous apercevons la voiture d'Abdel sur cales, plus de freins ! On s'arrête, d'autres s'arrêtent aussi ; 2 heures et une tempête de sable plus tard, la voiture repart, avec seulement du frein à main et moteur, pendant encore 50 kms. Nous bivouaquons sur la piste ; dans la soirée, Abdel nous téléphone pour nous prévenir de son arrivée à bon port.
Mode d’emploi pour visiter Ich : Les militaires, à l’entrée, vous inciteront, à juste titre, à prendre un guide ; en effet, le village se trouve sur la frontière algérienne. Au village, vous trouverez facilement un guide pour vous accompagner ; nous avons eu Mohamed qui a passé la journée avec nous et nous a invité à manger chez lui ; c’est un passionné de son village, vous pourrez même dormir sous une Khaïma si vous n’avez pas de logement. Il m’a autorisé à donner son email et son téléphone
Mohamed Allal, Tél : 066742024 et son email allal_ich@hotmail.com
Lundi 14 janvier 2013
Il est tombé du grésil cette nuit, le vent s'est calmé.
Nous arrivons à Bouarfa vers 9h, Mohammed nous attend à l'école de nomades où il enseigne ; les enfants, une douzaine, agés d'environ 8 ou 9 ans, nous accueillent chaleureusement en français ;
Pas grande l'école !
nous leur distribuons des cahiers qu'ils s'empressent de ranger dans leurs cartables. Nous passons dire un petit bonjour à la femme de Mohammed et, après quelques courses, nous prenons la route vers l'ouest ; peu de circulation, assez monotone.
Nous atteignons Meski et le camping de la légendaire Source Bleue en début d'après-midi ; nous sommes surpris par le nombre de camping-cars. Nous allons nous promener dans la palmeraie ; là, séquence-souvenir : en 1975, nous avions campé avec des français, retenus là à cause de leurs chameaux ; nous discutons aussi avec le marocain qui nourrissaient ces chameaux.
En fin d'après-midi, un 4X4 cellule vient se garer à côté de nous ; le monsieur vient nous voir, il nous connaît...mais oui ! Nous nous sommes rencontrés en Argentine, en 2011, au Campo de Marie-Claude et Christian ! Quelle coïncidence ! Jean-Paul et Françoise viennent prendre l'apéro et nous échangeons nos souvenirs d'Amérique du Sud. Comme le monde est petit !!!
Mardi 15 janvier 2013
Ce matin, il fait 2°5 dans la cellule mais le webasto nous réchauffe vite !
Nous quittons le camping, direction Merzouga. A Erfoud, nous revoyons encore les hollandais qui vont aussi à Merzouga mais il y a tellement de campings que nous avons peu de chance de les retrouver.
Par contre, nous rencontrons à nouveau Françoise et Jean-Paul et nous faisons route ensemble.
A Merzouga, nous quittons la route pour une piste jusqu'au lac...qui est à sec ! Grosse déception ; nous déjeunons sur place ; nous sommes loin de la ville mais, pas assez, car un vendeur de pierres arrive bientôt !
Nous nous dirigeons alors vers les célèbres dunes, partout rejoints et harcelés par des vendeurs ou des « guides » ;
Je signale à mon camarade Bertrand que nous avons pelleté la moitié de la dune pour lui, prévoir de la place à la maison !
nous décidons de renoncer au bivouac et choisissons par hasard un camping où Jean-Paul était déjà allé, il y a plus de 15 ans ; il reconnaît Françoise, la patronne française. Nous sommes 6 camping-cars. Nous dînons au restaurant du camping, tous les 4 et nos voisins, des Sarthois ; nous partageons la même table et la conversation est animée.
Il est presque minuit quand chacun rejoint son camping-car !
Mercredi 16 janvier 2013
Comme d'habitude, la nuit a été froide.
Après les services et une dernière conversation avec nos amis, nous les laissons et prenons la direction d’Agdz (prononcer Agdèz). Le sifflement dans la cabine reprend et nous nous arrêtons au milieu de nulle part pour détecter d'où ça vient ; quelques minutes plus tard, surgissent des gosses qui, bien sûr, réclament bonbons, stylos ou autres ; nous déguerpissons et nous arrêtons plus loin, aucune habitation à l'horizon ! Le sifflement proviendrait du chauffage !
Déjeuner (en paix) après Alnif ; ensuite, la route n'est pas toujours très bonne et nous sommes assez secoués, mais les paysages sont intéressants.
Nous arrivons à Agdz vers 16h30 et trouvons le camping, à la sortie de la ville. Il fait chaud même si nous sommes toujours à presque 1000m.