Mardi 30 avril 2013
Journée technique pour tout le monde : mécanique pour Dominique et Seb, lessive pour Sylvie et moi. Puis, tout le monde à la piscine, sauf moi bien sûr !
Le soir, dernier apéro ensemble ; demain, chacun reprend sa route.
Sylvie, Seb, François, Camille, Dominique & Odette
Passage a la tele de Camille et Francois
Mercredi 1er mai 2013
Nous sommes réveillés à 6h30 par les 2 bus arrivés tard dans la soirée !
Ce matin, c'est le départ pour tous : les anglais, Seb, Sylvie et leurs enfants qui restent au Brésil, Camille et François qui passent en Argentine, et nous qui allons au Paraguay.
Mais nous n'avons pas trop réalisé qu'aujourd'hui, tout est fermé !
Frontière brésilienne : il faut attendre LA personne qui s'occupe de faire sortir le véhicule ; nous retrouvons les anglais.
Frontière paraguayenne : même problème ; pas aujourd'hui, personne pour remplir le document ; finalement, voyant que l'on ne bougeait pas, les formalités sont faites ; nous cherchons un distributeur pour retirer des guaranis (500000 gs pour 100 euros!), quelques courses pour manger aujourd'hui (tout était fermé au Brésil). Il fait très chaud, autour de 30°.
Premières impressions : ce pays semble assez pauvre, pas très propre. Ciudad del Este, la ville-frontière ressemble à un immense marché aux puces aux abords des 2 frontières.
Nous ne pouvons pas visiter le fameux barrage d'Itaipù, 1er mai oblige !
Déjeuner sur le parking d'une station, sur la 4 voies qui mène à Asuncion, la capitale ; qui voyons-nous passer en sens inverse ? Seb et Sylvie qui nous font de grands signes ; d'où viennent-ils ? On apprendra plus tard qu'ils s'étaient trompés de route !
Les élections sont proches ?
Nous bifurquons sur la R6 ; peu après, contrôle approfondi de la police : papiers, permis, passeport, visite de la cellule (par curiosité) ; pas aimables du tout, fusil à pompe ; on sentait qu'ils cherchaient à nous prendre en défaut, en vain. Décidément, quand on arrive dans un nouveau pays...
Puis, nous poursuivons notre chemin jusqu'à Trinidad, prenons une petite route sur 10 kms jusqu'à Jesus de Tavarangüe , ancienne Mission Jésuite ; il fait nuit depuis longtemps mais le gardien nous autorise à bivouaquer sur le parking gardé. Ici, l'accueil est chaleureux !
Jeudi 2 mai 2013
Nous sommes prêts pour visiter à l'ouverture, 7h , il fait frais. Le billet d'entrée est valable pour les 3 Reducciones. Ici, l'église est assez bien conservée et restaurée, on retrouve la configuration de toutes les Misiones, qu'elles soient paraguayennes ou argentines (nous ne connaissons pas les brésiliennes) ;
petit musée avec quelques explications complémentaires.
2ème Misión : Trinidad, tout proche, beaucoup mieux conservée, surtout la cathédrale, la crypte, le campanile et même les maisons des guaranί avec les arches.
3 ème Misiόn : San Cosme y Damián dont les particularités sont: l'église encore utilisée et le cadran solaire très précis ;
petit centre astronomique ; cette visite complète bien tout ce que nous avons déjà vu et nous pouvons imaginer ce qu'étaient les reducciones.
Satan, mi-mâle mi-femelle,terrassé par Saint Michel
Nous sommes proches du barrage argentino-paraguayen Yaciretá et donc, de la frontiére mais pas ouverte au public ; nous sommes contraints de faire le détour jusqu'à Encarnación. Notre séjour ici sera court mais nous nous promettons de revenir. Nous trouvons un chouette endroit pour bivouaquer : Carmen del Paraná, le long du fleuve du même nom ; il y a même la Wifi ! Il fait encore très chaud, 31° à 20h !!!
Vendredi 3 mai 2013
La nuit a été tranquille mais chaude, 24°.
Nous sommes très vite à Encarnaciόn où la douane se fait en 5 mn et empruntons le Pont International General San Martin ;
il nous faudra 45 mn pour le traverser (bouchon) et, de l'autre côté, Posadas et la frontière argentine ; pour les passeports, 5 mn ; pour le véhicule, la machine est en panne, il faut faire les papiers « a mano » : l'employée est très sympa mais, le temps de trouver le formulaire en 2 exemplaires, le carbone, le stylo, l'agrafeuse, de siroter le maté entre deux et de discuter avec l'un et l'autre et de remplir le document avec une carte grise impossible à comprendre pour elle, nous sommes sortis une demi-heure plus tard, avec seulement 3 mois au lieu de 8, parce que c'est « manual » et qu'elle doit tout recopier sur un registre et donc c'est pas possible de changer ! Tout ça avec le sourire ! Nous récupérons l'heure perdue au Paraguay.
Grosses courses pour une semaine et déjeuner sur le bord de la route, à l'ombre du seul arbre ; il fait toujours 30° et le vent fort emporte les feuilles à l'intérieur, nous devons fermer.
L'orage éclate après Ituzaingό ; sous une pluie battante, nous ratons la bifurcation de Loreto, pas signalée ;
Dominique veut faire demi-tour un peu plus loin mais le bas-côté en terre glaise est devenu une véritable patinoire; le camion glisse doucement mais sûrement vers le fossé et se retrouve dangereusement penché à 30°, prêt à se coucher ; je descends dans la boue et sous la pluie ; impossible de le sortir sans risque ; on arrête une voiture qui me conduit à un poste de police tout proche mais pas de réseau ! Le policier nous donne des cônes pour sécuriser les lieux ; l'argentin me dépose au camion et ils repartent après que nous les ayons remerciés chaleureusement ; nous voyons arriver les 2 policiers...à pied ! Ils placent les cônes au milieu de la route et, bientôt, arrêtent un camion-remorque ; le chauffeur décroche, Dominique sort la sangle et, assez vite, le camion retrouve le goudron sans avoir versé, ouf !!! Quel soulagement ! Le flic accepte les 100 Pesos (15 euros) qu'il nous avait suggérés de donner, le chauffeur les refuse, muchas gracias Seňorés. Nous sommes trempés et couverts de boue mais soulagés. La piste est très boueuse, aussi nous bivouaquons à la station toute proche ; une bonne douche nous remet les idées en place.
Pour couronner cette mémorable et longue journée, dans la soirée, nous tombons en panne de gaz ! Heureusement, il ne pleut plus ; Dominique se rhabille et va changer la bouteille, il en profite pour photographier une petite grenouille, scotchée sur la paroi arrière du camion ; elle se régale des nombreux moustiques qui sévissent.
Quelle journée ! Et même pas de photos du camion enlisé !
Samedi 4 mai 2013
Avant de reprendre la route, quelques réparations : une plaque du dessous à refixer, le sog à rebrancher. Rien n'est sec : pantalons , tee-shirts, chaussures...
Vers 9h, nous démarrons la piste 13 ; les 2-3 premiers kilomètres sont horriblement boueux et glissants, je suis angoissée ;
puis, ça s'améliore. Nous pouvons observer des dizaines de chajas, des centaines de libellules, des cigognes, des hérons blancs, beaucoup d'autres oiseaux de couleurs différentes dont nous ignorons les noms.
Nous traversons quelques villages, la piste est alors roulante ; nous arrivons à Nuestra Seňora del Rosario de Caá Catí, assez importante pour que la route soit goudronnée ; nous rachetons du gaz et Dominique installe tout de suite la bouteille.
La 2ème partie de la piste est bonne, le sol n'est plus rouge mais gris et sablonneux.
Elle est aussi bordée de pâtés de maisons et il y a beaucoup de bétail, ce qui explique sans doute qu'elle soit détériorée, barrée de larges flaques d'eau qu'Helix traverse aisément. A proximité d'une habitation, un petit caïman, appelé ici yacaré, a été tué par un véhicule.
Vers 16h et après 100 kms de piste, nous arrivons au Parc National Mburucuyá.
Personne, nous devons nous auto-inscrire. Belle place ombragée pour stationner, à côté d'un énorme avocatier. Le parc est aménagé sur le site de l'Estancia Santa Teresa, très prospère dans les années 1950-60 ;
les bâtiments sont bien conservés, comme s'ils servaient encore. Tout en la visitant, nous rencontrons des renards, curieux mais prudents, un tatou « peludo », un toucan et des carrayas ou singes hurleurs, les mêmes qu'à Iberra mais nous les voyons bien. Demain, nous parcourrons les sentiers.
Dimanche 5 mai 2013
La nuit a été très calme, il fait beaucoup moins chaud, 16° ce matin.
Au petit déjeuner, un « cierro forestes », petit cerf, vient brouter sous nos fenêtres, pas effrayé du tout par le camion. Décidément, ce petit parc peu connu nous a déjà enchantés avant même d'avoir commencé la visite.
La guardaparque arrive et nous donne plein de renseignements sur le parc et nous explique que les animaux savent qu'ils sont en sécurité et, donc, ne craignent pas trop l'homme. En raison des pluies des derniers jours, le sentier Yatay est à moitié impraticable ; nous suivons un petit cerf jusqu'à la partie inondée, un renard nous observe de loin ;
de retour à l'estancia, nous retrouvons les singes, eux non plus pas farouches.
Femelle
Mâle
Dans l'après-midi, nous parcourons le sentier Che Roga, jolie balade en forêt mais moins d'animaux qu'au parc.
Au retour, nous mettons au soleil les chaussures que j'ai lavées hier, mais nous les surveillons car il paraît que les renards sont chapardeurs ! Dans la soirée, Dominique va faire un tour et se fait houspiller par le mâle carraya (Singe Hurleur).
Nous sommes très contents de cette halte.
Lundi 6 mai 2013
Ce matin, l'activité reprend dans le parc ; les employés arrivent pour l'entretien des allées et des bâtiments ; donc, moins d'animaux, seulement les renards.
Cohabitation pacifique
Nous reprenons la piste, direction Mburucuyá-ville, bordée de petits lacs le long desquels nous voyons des carpinchos, un énorme caïman et des oiseaux de toutes les couleurs.
Dès la sortie du parc, la piste n'est pas entretenue et devient très mauvaise jusqu'à la ville, heureusement pas trop éloignée, et qui marque le début du goudron.
Après le déjeuner sur la place, nous reprenons la route, assez belle et tranquille, jusqu'à Empedrado, où nous trouvons le camping, au bord du Paraná, un peu « cour des miracles » mais sympa et pas cher ; nous nous installons à côté d'un quincho (sorte de petit préau).
Mardi 7 mai 2013
Nous démarrons la journée par une petite balade à la Grotte de N-D de Lourdes et sur la plage ; joli endroit pas très bien entretenu, dommage.
Nous avons décidé de rester là aujourd'hui ; il fait beau et je décide de faire toute la lessive (dont les fameux pantalons boueux de notre mésaventure), puisque je peux tout faire sécher sous le quincho. Dominique fait de l'entretien : recreuser les pneus avant, les regonfler car on va surtout faire de la route goudronnée, graissage et divers autres bricolages.
En fin d'après-midi, nous allons à pied en ville et trouvons un cyber ; cela faisait 6 jours que nous n'avions pas eu de connexion.
Mercredi 8 mai 2013
Après le plein d'eau, nous reprenons la route en direction du Chaco ; nous traversons le pont qui enjambe le Paraná ; le Paraguay n'est pas loin et la Gendarmerie Nationale contrôle et fouille tous ceux qui en viennent (sauf nous).
A La Escondida, nous bifurquons sur la Ruta 9, goudronnée mais complètement défoncée jusqu'à Colonia Elisa. Nous arrivons au Parque Nacional Chaco vers 15h30, ombragé mais infesté de moustiques. Nous avons sanitaires, électricité, wifi et vélos à notre disposition , gratuitement. Un camion suisse est là.
Unique représentante de son espèce dans le parc du Chaco
Sur les conseils de la guardaparque, nous parcourons un sentier en forêt et sommes assaillis par les moustiques malgré les répulsifs, mais sans se faire piquer. Nous empruntons un pont-passerelle qui enjambe le Rio Negro, à sec depuis 8 ans!. Nous ne voyons que des oiseaux.
Nous rencontrons les suisses et sympathisons ; visitons ensemble le Centre des visiteurs et décidons d'aller à la Laguna Panza de Cabra, à 9 kms, avec notre camion ; la guardaparque accepte de nous confier la clé de la barrière, avec réticence car elle a peur que l'on se perde ! RV demain matin vers 7 heures.
plante épiphyse
Jeudi 9 mai 2013
Nous partons avec Kurt et Michelle pour la Laguna Panza de Cabra, la clé du portail en poche. Sur place, beaucoup d'oiseaux, identifiés grâce au livre des suisses ; nous avons pu les observer des miradors prévus à cet effet.
Sur le chemin du retour, nous apercevons 2 jeunes renards qui trottinent vers nous mais qui détalent dès qu'ils détectent notre présence. Avec le soleil, les moustiques « attaquent », sauf quand la brise se lève. Nous pouvons aussi admirer de magnifiques papillons. Au loin, une quinzaine de jeunes caïmans avec un adulte, une crèche en quelque sorte !
Beaucoup de petits caïmans, difficiles à voir.
En fin d'après-midi, nous empruntons 2 VTT (sans freins, sans vitesses) et parcourons la moitié du sentier de la Laguna Carpincho y Yacaré ;
avons vu un serpent vert mort et un autre orange, vivant, tous les très fins et non vénimeux, paraît-il.
Puis,bla-bla avec les suisses.
Ce soir, asado : tout est prévu ici, même le bois sec !