Samedi 11mai 2013
Après le départ de Kurt et Michelle, nous avons passé la journée d'hier à mettre à jour le blog et à remplir la déclaration d'impôts.
Ce matin, nous sommes réveillés par le bruit de la pluie ; aussi, nous nous préparons vite car, la piste peut devenir très glissante. Alors que nous faisions le plein d'eau, nous entendons les cris des singes hurleurs, qui portent bien leur nom, car on peut les entendre jusqu'à un kilomètre !
Nous avons droit à une alternance de piste et de goudron ; l'après-midi, la route est toute droite et monotone ; il fait toujours très chaud, 32°. A Pampa de los Guanacos, nous nous arrêtons à l'Intendancia du Parque Nacional Copo où on nous donne l'itinéraire ; 24 kms de piste assez mauvaise nous conduisent au guardaparque ; nous bivouaquons à l'entrée.
Dimanche 12 mai 2013
La nuit a été chaude mais, ce matin, le ciel est menaçant ; nous parcourons quand même le sentier de 45 mn mais, à part des vaches, deux ânes et quelques oiseaux, pas grand chose à voir, un peu décevant ;
nous décidons de reprendre la route ; 6 pécaris traversent vite fait devant nous.
La ruta 16 est en mauvais état et monotone ; à partir de J.V. Gonzáles, nous apercevons enfin les montagnes ; tout le monde roule sur les bas-côtés, tant le goudron est dégradé.
Impossible de trouver un bivouac, la nuit tombe et nous arrivons au Parque Nacional Calilegua vers 20h30. Nous avions croisé beaucoup de gens à pied, en moto ou en voiture ; nous apprendrons que, tous les 12 du mois, un pèlerinage était organisé au Sanctuaire N-D de Guadelupe, tout proche.
Lundi 13 mai 2013
Un peu de pluie ce matin ; accueil chaleureux des guardaparques qui nous donnent beaucoup de docs et des renseignements sur le parc ; en fait, nous passons de 550 m à 1700 m sur 21 kms et donc, la plupart des sentiers sont très pentus.
Nous décidons de monter avec le camion, en espérant que, là-haut, nous serons au-dessus des nuages. Premier arrêt au panorama du Rio San Lorenzo que nous ne pouvons même pas apercevoir ;
par contre, nous remarquons que l'une des attaches de la roue de secours est cassée et que celle-ci peut tomber ; réparation provisoire avec une sangle. La piste est assez raide et glissante car humide, puis elle devient plus étroite, bordée de ravins que l'on devine très profonds. Arrivés au Monolithe qui marque la limite du parc, nous sommes à 1700 m et dans les nuages, déjeuner là-haut et sentier facile, où nous pouvons admirer d'étranges arbres recouverts de lianes et de mousses.
La descente est assez délicate sur la partie étroite de la piste, surtout dans les virages ; la glaise humide devient un véritable verglas ! Retour au campement mais nous allons au camping, très rudimentaire mais calme ;
là, nous parcourons le sentier Guarani, nous nous promenons au bord du Rio ; de retour au camion, Dominique voit traverser un agouti, à quelques mètres de nous. Il ne pleut plus mais l'air est moite, nous sommes dans une forêt subtropicale.
Mardi 14 mai 2013
Ce matin, il pleut à nouveau, par averses ; mais il fait à peu près beau quand nous partons nous promener à pied ; plusieurs sentiers au cours desquels nous voyons des oiseaux, une grosse mygale et un escargot !
Videos migalles
Pique-nique en face du panorama et retour au camping où Dominique revoit un agouti. Sur le parking, un 4X4 cellule, des Suisses ! Après-midi tranquille, bricolage et autres ; bla-bla-bla avec Marie-Jo et Claude, les vaudois ; apéro, échange de livres et d'infos.
Mercredi 15 mai 2013
Nous quittons le parc avec l'adresse d'un soudeur donnée par le guardaparque ; nous nous arrêtons donc à Calilegua mais il faut revenir à 14h ; Nous retournons patienter vers le parc et nous nous arrêtons au Sanctuaire N.D de Guadelupe ;
déjeuner sur place. Retour à Calilegua ; à l'ouverture de l'atelier, nous entrons le camion ; Dominique retire la roue de secours.
Pendant 2 heures, ils travaillent à 2 ; tout en « chiquant » des feuilles de coca (autorisé dans cette province), ils mesurent, découpent, soudent et refixent l'ensemble pour 200 pesos, pourboire inclus, environ 25 euros !
Et ça paraît drôlement solide ! Nous reprenons la route sous une pluie fine et un vent assez fort, direction Salta où nous arrivons vers 20h. Au camping Xamena, 4 familles ou couples de français ; ils ont préparé un asado (barbecue) et nous invitent à le partager, dehors, bien sûr, mais il fait très froid ! Nous sommes quand même en automne et à 1170m !
Jeudi 16 mai 2013
Nous prenons un taxi à 5 (Nadine, sa fille, Dominique, Dominique et moi) et 2 gros sacs à dos de linge. 1ère station : la laverie El Rey que nous connaissons bien ; puis, la peluquiera (coiffeur) pour demain ; et nous voici à la Plaza 9 de Julio où Nadine négocie pour nous le change d'euros.
Un chien errant nous adopte et nous suit quoi que l'on fasse : il entre dans les magasins, à la poste, au petit resto où l'on commande nos empanadas.
Après quelques achats de légumes dans la rue, nous reprenons un taxi, laissant le chien désemparé. L'après-midi, grosses courses au Libertad pendant lesquelles on fait laver le camion qui retrouve ainsi sa couleur d'origine. Re-asado le soir.
Vendredi 17 mai 2013
Nous sommes réveillés à 6h, par un bruit, comme si on refermait une portière du camion ; en fait, Pierre vient nous prévenir que le treuil qui sert à descendre la roue de secours était détaché ; pas grave, Dominique répare.
Je pars en ville avec Nadine et Dominique ( l'épouse de Pierre) chez le coiffeur ; finalement, nous partons en voiture avec Vadim et Camille qui doivent aussi récupérer leur linge, ce que nous faisons en premier et laissons dans la voiture. Chez le coiffeur, la méthode est : coupe, puis shampoing ; finalement, contre toute attente (ils coupent à une vitesse phénoménale et inquiétante) , le résultat est plutôt satisfaisant pour environ 4 euros chacune !
Avant Après
Nous rentrons au camping en voiture avec Camille et Vadim. Nadine et Stéphane n'ont plus de chauffage et ils veulent aller en Bolivie, donc à 4000, 5000 mètres, impossible sans chauffage et avec 3 enfants ; Pierre et Dominique aident Stéphane à trouver LA solution ; ils y passent toute la journée jusque tard le soir ; le problème se résout petit à petit.
Samedi 18 mai 2013
Levés tôt, partis tôt, après avoir dit au revoir à tout le monde. Aujourd'hui, le Train des Nuages (el tren de las nubes) circule, nous suivrons la voie ferrée ;
à partir de Campo Quijano (30 kms de Salta), c'est la piste, bonne, les paysages sont splendides ;
après Chorrilos, à nouveau belle route goudronnée ; on monte assez vite en altitude, 4000m. Plein à San Antonio de Los Cobres et déjeuner au pied du Viaduc Polvorilla, construit à 4220m . Les autochtones montent leurs marchandises à pied en vue de les vendre aux passagers. En début d'après-midi, le train arrive, impressionnant, s'arrête au bout du viaduc et repart jusqu'aux petits vendeurs.
Nous avons un peu le mal d'altitude : maux de tête, cœur qui palpite, essoufflement. Redémarrons en direction du Paso Sico, Chili, bifurquons à Cauchari ; bientôt, la neige fait son apparition, on double même les chasse-neige ;
plus loin, 4 motos glissent et tombent, sans gravité ; plus on avance, plus il y a de la neige, nous empruntons une piste parallèle, plus dégagée ; un camion-citerne a voulu traverser et s'est embourbé jusqu'aux essieux. Quelques flocons mais nous nous dirigeons vers un ciel plus serein.
Nous apercevons nos premières vigognes ; traversée du Salar de Pocitos et bivouaquons à la sortie, à 3700m ; il fait froid, vent fort, dehors et dedans ! Helix s'est débrouillé comme un chef, nous sommes très satisfaits.
Dimanche 19 mai 2013.
Nous avons eu bien chaud sous nos 2 couettes mais n'avons pas bien dormi, sans doute à cause de l'altitude ; il fait 5° dehors, 6° à l'intérieur ! Le jour se lève sur les montagnes enneigées qui nous entourent, paysages fantastiques, contrastes entre les montagnes blanches et les roches rouges, vertes et noires ;
bonne piste, parfois étroite mais très chouette à faire.
A Tolar Grande, l'Office du Tourisme ouvre pour nous, on nous donne une carte détaillée de la région ; nous remplissons un formulaire, la 2ème partie de la piste est enneigée et Gabriella nous demande de l'appeler quand nous serons arrivés, pour la rassurer ; nous faisons l'appoint en gasoil, au bidon.
Jolie petite église et chemin de croix qui grimpe, belle vue d'ensemble de là-haut. L'après-midi, la piste est moins bonne ; nous croisons une dizaine de quads (!) ; puis, à la hauteur du « Cono Arita »,
nous rencontrons 4 4X4 argentins et un motard français, Manu, du 68 ;
nous les arrêtons et ils nous donnent l'état de la piste, bien enneigée mais pas de problèmes pour le camion. Nous sommes à 4300 m ; effectivement, beaucoup de neige, des congères qu'Helix traverse sans souci,
puis, piste horrible, caillouteuse et cassante, grosse tôle ondulée : par contre, paysages sublimes.
Nous dépassons Antofalla, traversons le Salar du même nom et bivouaquons juste après, à 3350 m. Un argentin vient nous demander si nous avons besoin d'aide, sympa, non ?
Lundi 20 mai 2013
Départ à 8h ; le soleil se lève et illumine les montagnes multicolores avec, en premier plan, le Salar et les vigognes :
quelle beauté ! La piste est abrupte, nous passons de 3350 m à 4000 m en une douzaine de kilomètres ; nous ressortons les feuilles de coca quand nous atteignons 4600 m. Les paysages changent :
de l'eau, des herbes sèches qu'affectionnent les vigognes, des rochers creux pour les pumas ; nous ne les voyons pas mais les carcasses et les troupeaux de lamas enfermés pour la nuit témoignent de leur présence.
Le long des cours d'eau, des canards, des rapaces et autres oiseaux ; la piste est toujours aussi mauvaise mais le spectacle magnifique nous le fait presque oublier.
Quelques kilomètres avant Antofagasta de la Sierra, 3 ňandus nous surveillent du bord du Salar Coloradores.
En ville, je téléphone à Gabriella, comme convenu, pour la rassurer ; nous déjeunons à la sortie, au milieu d'un champ de roches volcaniques noires ; nous sommes à 3500 m.
A la hauteur de la Laguna Blanca, nous prenons une auto-stoppeuse qui va, comme nous, à Belén, soit une centaine de kms de route et de piste. Nous ne trouvons pas le camping de Belén et nous bivouaquons au Complejo Turistico Municipal de Londres.
Mardi 21 mai 2013
Après une bonne nuit de sommeil, nous repartons ; la piste qui rejoint directement Tinogasta est fermée, nous restons donc sur la Ruta 40. A la limite de la province de La Rioja, contrôle de police qui nous dit que le Paso San Francisco est fermé, trop de neige. A Tinogasta, quelques courses et gasoil (nous n'en manquons pas mais, par précaution, nous préférons avoir le réservoir plein quand nous sommes au milieu de nulle part) ; à l'Office du Tourisme, une carte du secteur et quelques infos ; la ville est sympathique, beaucoup de commerces mais le camping est fermé et, comme on voudrait se poser quelques jours, on continue vers Fiambala. Nous sommes sur la Route de l'adobe : El Puesto avec ses maisons en pisé, l'Oratorio de Los Orquera (1744), tout en pisé, où s'épanouit un olivier bicentenaire ;
le Centre Culturel (1899), également en pisé, même le toit ;
enfin, l'Eglise d'Anicallo (1712), toujours en pisé, la plus ancienne de la Province de Catamarca.
A Fiambala, nous allons à l'Office du Tourisme : les 2 campings sont impossibles pour nous, entrées trop basses ; nous allons donc jusqu'aux Thermes, à 12 kms, dans la montagne. On stationne à côté d'un 4X4 français, Patrice et Véronique.
Mercredi 22 mai 2013
Matinée « technique » : resserrage de la roue de secours, l'échelle d'accès à la cellule, normal après la piste. Mise à jour du courrier et du blog ; et, surtout, élaboration d'un plan B au cas où le col reste fermé Mais, priorité à la piscine pour Dominique, Patrice et Véronique ;
ici, l'eau jaillit de la montagne à 75° et se déverse dans 17 bassins naturels sur 9 niveaux, à 52° pour le premier et arrive à 30° dans le dernier ; il est recommandé de ne pas rester plus de 15 minutes dans le bassin le plus chaud, 30 minutes dans le dernier.
Nous décidons de rester là encore cette nuit, nos voisins aussi et, espérons que les nouvelles soient bonnes demain pour le Paso San Francisco !