Lundi 30 septembre 2013
Ce matin, retour à l'hôpital ; cette fois, je me rends au service traumatologie, nettement moins « vétuste » ; une rapide entrevue avec la doctoresse, dans le couloir, conclut à une guérison complète d'ici quelques jours. Tous les soins ont été gratuits !
Nous quittons Comodoro Rivadavia et la côte, direction Sarmiento, avant de bifurquer sur le Ripio 37 ; nous nous retrouvons dans des « champs de shaddocks », des pompes à pétrole à perte de vue et en constante activité.
La piste est très boueuse (nous nous félicitons de ne pas avoir pu faire laver le camion!) ; d'immenses flaques d'eau sale occupent toute la piste et, bientôt, Hélix prend une teinte marron, façon camouflage ; la boue arrive même à passer au-dessus du camion et nous doubler !
Nous changeons de province, sans contrôle sanitaire (Qui serait assez fou pour emprunter une telle piste?) ; il fait beau mais frais, 8°5, nous sommes à plus de 700m.
A 10 kms de Las Heras, nous essayons d'enlever le plus gros de la boue (feux, marche-pied) ; nous atteignons la ville... par la décharge !
Là, plein de gasoil et de courses pour une autonomie d'une semaine. Puis, après 50 kms de goudron, à nouveau le Ripio, le 39. Assez vite, nous nous garons sur le bas-côté pour bivouaquer ; beaucoup de circulation sur cette piste, sans raison apparente.
Mardi 1er octobre 2013
Beaucoup de vent et un peu de pluie cette nuit, mais la circulation s'est arrêtée ; elle reprend ce matin ; en fait, ils vont tous à l'Estancia Rio Negro ; ensuite, nous sommes tous seuls.
La piste est assez escarpée, 800m., ce qui explique les passages fréquents de tôle ondulée et les plaques de neige ça et là. Nous voyons beaucoup de guanacos , traversons des secteurs à pumas sans en voir un seul !
Beaucoup de lagunes et donc des ouettes, toujours par couples, des flamants roses, des canards... Un ňandu traverse devant nous, affolé.
A 20 kms de la bifurcation, les sommets enneigés de la Cordillère des Andes apparaissent.
Nous atteignons la Ruta 40 et avons la grande surprise de constater qu'elle est goudronnée ! Adieu, mythique piste de 300 kms, horriblement boueuse, d'il y a 3 ans !!!
Les étrangers payent plus de trois fois le prix d'un argentin !!!
Il est à peine 15h, nous allons à Las Cuevas le Los Manos, site préhistorique, dont l'originalité est la multitude de mains peintes sur la roche, essentiellement des mains gauches d'hommes, de femmes, d'enfants, l'une a même 6 doigts, des scènes de chasse aux guanacos qui leur fournissaient la viande, les vêtements, les outils...
les peintures étaient faites à partir de pigments mélangés au sang animal, de la graisse et de la salive, puis projetées sur les mains plaquées contre les parois ; ce seraient des rites religieux. Retour sur la 40 par la piste, tout à fait correcte. Et toujours beaucoup de guanacos, de ňandus, de lièvres.
Nous stationnons à Bajo Caracolès, qui n'a pas changé, devant la station-service/hôtel/bar/épicerie/téléphone public, bref, le poumon de ce tout petit village.
Mercredi 2 octobre 2013
Ce matin, il fait assez beau mais froid, - 1° ; nous sommes quand même à 920 m. !
Nous empruntons donc cette Ruta 40, récemment goudronnée, droite et quasi déserte ; puis, nous bifurquons sur la Piste 37, en direction du Parc National F. Perito Moreno. Attention ! Ne pas confondre le célèbre Glacier Perito Moreno, plus au sud, le Parc National Perito Moreno, où nous allons, et Perito Moreno, la ville, située à proximité du Lago Buenos Aires, sur la Ra 40 !
Une bonne piste nous amène aux Guardaparques qui nous renseignent et nous envoient bivouaquer à EL Rincon, 15 kms de piste moyenne plus loin ; l'endroit est joli, peuplé des incontournables guanacos, de ňandous, de lièvres, d'ouettes, d'ibis très colorés, de flamants roses, de canards...
L'après-midi, nous allons en camion jusqu'au panorama El Volcan, très venteux.
Jeudi 3 et vendredi 4 octobre 2013
Depuis hier, je ne suis pas en forme, j'ai même de la fièvre et c'est tout seul que Dominique découvrira ce parc peu fréquenté ; il commence par escalader le Cerro Leone, 500 m. de dénivelé, en haut duquel les vues sont superbes. Je l'accompagne quand même visiter le petit écomusée qui nous renseigne sur la vie et l'histoire de la région.
Le lendemain, Dominique parcourt seul le Sentier du Lac El Volcan qui mène à un canyon ; là aussi, paysages magnifiques.
Puma or not Puma ?
Après le déjeuner, nous reprenons la piste ; un ňandou abandonne ses camarades pour courir tout ce qu'il peut à côté de nous et traverser la piste devant le camion, nous étions à 60 kms/h !!! Nous bivouaquons à nouveau à Bajo Caracolès.
Ibis de Patagonie, très coloré
Samedi 5 octobre 2013
Nous prenons la Piste 39, très roulante et peu fréquentée (nous avons quand même croisé un convoi exceptionnel!), qui mène au Lago Posadas ; Hipolito Yrigoyen est une jolie petite ville ; la gendarmerie nous confirme qu'il y a un poste-frontière ; le Paso Roballos se réduit à une douane et 2 douaniers, côté argentin, les papiers se font « a mano » ;
la piste est étroite, les paysages jolis et sauvages ; quelques kms plus loin, la frontière chilienne est un peu plus grande, il y a même un ordinateur ; pour le contrôle sanitaire, le douanier monte avec ses chaussures boueuses, évite soigneusement le paillasson et visite sommairement, plus intéressé par les photos de famille et la déco que par nos provisions illicites! Muy lindo !(très beau) seront ses seuls commentaires.
Nous bivouaquons quelques kms plus loin, le long d'une rivière et de la piste. Apparemment, j'ai « contaminé » Dominique qui se couche sans manger, je ne suis guère plus vaillante !
flamant rose
Dimanche 6 octobre 2013
Nous avons parcouru à peine 200 m. que nous découvrons un superbe emplacement, aménagé au bord de l'eau !
Nous traversons de superbes paysages de tourbières, de cours d'eau mais la piste est en mauvais état, souvent ravinée.
Nous rattrapons la Ra 7, en reconstruction et donc assez difficile , suivons le Rio Chacabuco, aux eaux turquoises et tumultueuses. Au même endroit qu'il y a 3 ans, nous voyons un faisan avec 2 couettes sur le dessus de la tête, rencontre assez inattendue en ce lieu.
Nous atteignons bientôt le Lago Cabrera, splendide, que nous ne quitterons plus . La piste est très cassante et met à rude épreuve la mécanique et l'équipage, de plus en plus mal en point !
Bref arrêt au Mirador del Viento (=vent), qui porte bien son nom.
Puis, douane chilienne, assez rapide ; enfin, douane argentine, un peu plus longue car ils n'avaient pas encore reçu notre entrée (pas d'ordinateur au Paso Roballos) ; visite sanitaire sommaire, ils se sont intéressés à des trucs comme la penderie, si on avait des valises, de l'électronique, visite de la soute, rien pour la nourriture ! Nous sommes à Los Antiguos, capitale nationale de la cerise.Nous allons nous installer au camping, épuisés par la piste et la fièvre. Le Lago Cabrera s 'appelle ici Lago Buenos Aires.
Du lundi 7 au samedi 12 octobre 2013 : Séjour forcé à Los Antiguos (Santa Cruz)
Le camping est bien mais il n'y a pas la wifi ; nous allons donc en ville pour lire nos messages (depuis une semaine!), faire des courses, porter le linge. Retour au camping où le responsable des sanitaires tient absolument à laver le camion qui retrouve ainsi sa couleur blanche.
Notre santé ayant plutôt tendance à empirer, nous cherchons un médecin et nous nous retrouvons à l'hôpital (apparemment, c'est la procédure) ; le médecin parle un peu français, nous ausculte et diagnostique la grippe ; conclusion : 8 jours d'antibiotiques que je vais chercher à la pharmacie qui ressemble plutôt à un magasin de colifichets !
2 jeunes français bien sympathiques
Nous mangeons peu ou pas du tout ; mais la fièvre commence à baisser ; cela fait quand même une semaine que ça dure pour moi, 4 jours pour Dominique. Petit à petit, les forces reviennent et nous reprenons nos activités.
Pour une centaine d'euros (filtres, huile et main d'œuvre), nous faisons faire la vidange.
Le samedi, nous allons en ville porter à nouveau le linge (pour 3 euros, on ne voudrait pas la faire à la main !) ; la station service n'est toujours pas opérationnelle et revenons bredouille ; dans l'après-midi, petite promenade le long du lac et on pose enfin nos auto-collants à l'arrière du camion. Une fête d'enfants se prépare au quincho : ballons multicolores, lapin géant trampoline et... musique à fond, bien sûr ! Le soir, enfin un peu de gasoil, de quoi aller jusqu'à Perito Moreno !
Dimanche 13 octobre 2013
Enfin, nous quittons Los Antiguos, petite ville bien sympathique !
A l'entrée de Perito Moreno (la ville), nous avons la surprise de trouver un supermarché La Anonina ; donc, grosses courses et même un grille-pain ! Gasoil et wifi à la station YPF.
Nous reprenons la Ruta 40 dont le nouveau tracé est goudronné ; déjeuner sur un immense parking; le vent , très fort, secoue Helix. A partir de Rio Mayo, à nouveau la piste, alternativement bonne ou cassante, de toutes façons très poussiéreuse.
Bivouac quelques kms après Alto Rio Senguer, à la bifurcation de la piste pour Aldea Apeleg (Chubut); le vent est toujours très fort.
Lundi 14 octobre 2013
Ce matin, le ciel n'est pas trop chargé et le vent est tombé. La route est assez monotone, la piste cassante. Nous rejoignons la Ra 40, goudronnée, et retrouvons la circulation, beaucoup de camions chiliens. 17 kms après Gdor Costa, nous bifurquons sur la Ra 19, vers Rio Pico, goudronnée. Nous sommes à 800m d'altitude, il fait frais.
A Rio Pico, la Ra 44 est un ripio poussiéreux et souvent cassant mais les paysages changent, plus de relief, de forêts, souvent des résineux replantés, sans doute pour remplacer tous ces arbres morts. Nous faisons face à la Cordillère des Andes dont les sommets, ici, ne sont pas encore bien hauts, environ 2000m.
Nous arrivons au Lago Vintter, très vaste ; nous avons un peu de mal à trouver un endroit plat pour bivouaquer et nous nous installons finalement sur l'une de ses rives ; nous sommes à 930m.
Mardi 15 octobre 2013
Ce matin, le ciel est gris, le vent déjà fort. Nous traversons d'immenses forêts d'arbres morts.
Détour vers la Laguna Guacho, par une piste étroite et très boueuse ; nous devons rebrousser chemin devant des arbres tombés en travers de la piste.
Bientôt, nous avons la surprise de voir un groupe de loris ! A part de nombreux lièvres, peu ou pas de mammifères .
Vers Corcovado, les paysages deviennent plus verdoyants, les forêts de résineux plus vastes ; la piste est sinueuse, parfois étroite, ainsi que les ponts qui surplombent les nombreux rios.
Après Corcovado, petite ville très « proprette », la piste est large et roulante.
A quelques kms de Trevelin, nous bifurquons vers le Chili pour les Cascades Nant y Fall, avant la frontière ; 3 cascades se succèdent, jolies, mais la plus grande n'est pas mise en valeur ; le garde ne nous fait pas payer mais 2 couples d'argentins paient ! Cherchez l'erreur !
Traversons Trevelin puis, nous prenons la direction du Parc National Los Alerces, déjà parcouru en 2010. Visite au Lac Futalufquen, au 1er embarcadère ; nous discutons un bon moment avec un couple d'argentins du Chaco. Puis, nous allons nous installer au Camping Libre Cascada Irigoyen, au bord du lac.
Mercredi 16 octobre 2013
Au lever, 2 ouettes picorent à côté du camion, pas effrayées par notre présence.
Nous retournons à Villa Futalaufquen, stationnons sur le parking de la plage et partons vers Puerto Limonao, 3,5 kms à pied à travers les bois, le long du lac (ils donnaient 2 heures, nous en mettrons plus de 3!) ;
nous voyons surtout des oiseaux dont des pics à têtes noires pour les femelles, rouges pour les mâles ;
nous pouvons aussi admirer quelques spécimens d'arrayanes, aux écorces cannelles. Le ciel s'est dégagé et le soleil chauffe, ce qui nous réjouit car nous pouvons déjeuner la porte ouverte !
Au retour, arrêt à la petite chapelle, ouverte, très jolie ; nous revisitons les peintures rupestres (rien à voir avec las Cuevas de los Manos!), la Cascade Irigoyen, sous le soleil.
La piste est en reconstruction, très poussiéreuse ; dommage car, avec le soleil et le ciel très bleu, le lac et les paysages sont magnifiques.
Arrêt à Pasarella Rio Arrayanes pour revoir les énormes saumons du rio ; nous sommes dans une zone de huemuls et de pumas, mais nous ne verrons ni les uns, ni les autres ! Enfin, piste très mauvaise jusqu'à notre bivouac, Puerto Caňero, le long du Lago Rivadavia ; les chevaux sont nos voisins.
Jeudi 17 octobre 2013
La nuit a été chaude et, ce matin, le soleil brille largement.
Les paysages splendides nous aident à oublier la piste pas terrible. Les montagnes enneigées se mirent dans le lac. A la sortie du parc, nous traversons une région qui ressemble beaucoup à la Suisse ! La piste s'arrête à Cholila ; là aussi, le tracé a été changé et nous offre une belle route goudronnée !
A El Bolson, nous revoici dans la Province de Rio Negro ; la ville est toujours fréquentée par des hippies ou « assimilés ». C'est aussi la limite de la zone du gasoil détaxé ; nous faisons donc le plein. Après les courses, nous allons au Camping Refugio Patagonico où nous avons la wifi. Nous allons pouvoir nous mettre enfin à jour : courrier et blog !
Il fait très chaud, 28° dans la journée !