Du mercredi 9 au lundi 14 novembre 2011 : Buenos Aires
Mercredi :
Nous nous levons une heure trop tôt : nous étions restés à l’heure uruguayenne ! Et il pleut !
Après un petit déjeuner copieux, nous reprenons nos marques à bord de ce navire que nous connaissons bien ; nous rencontrons le capitaine, nous nous familiarisons avec l’ordinateur et son clavier très particulier ; le second officier nous donne nos passes qui remplaceront nos passeports que garde le capitaine.
Pour sortir du cargo, il faut inscrire nos noms sur un registre, signer et indiquer l’heure de sortie ; puis, on prend une navette pour traverser le port dans le dédale des containers et la circulation incessante des camions ; enfin, arrivés à la grille, nous devons montrer nos passes et ils vérifient notre identité. Nous marchons vers le centre.
A la hauteur du Buquebus, nous rencontrons les 2 français descendus du bateau hier et discutons ; nous leur donnons quelques renseignements pratiques comme trouver du gaz ; un peu plus loin, sur le parking, c’est l’allemande, elle aussi dans le bateau, qui nous arrête pour discuter, re-bla-bla.
En ville, nous trouvons un cyber et mettons en ligne le blog préparé sur la clé USB. Retour au port, mêmes formalités, même navette, nous sommes pile à midi pour le déjeuner. Un autre second officier philippin, Harold, va nous faire visiter le bateau.
En fin d’après-midi, ils recommencent à charger des containers !
Jeudi :
La longue attente continue ; nous rentrons nos adresses sur l’ordi, lisons, passons le temps.
Partons-nous aujourd’hui ? Les grues du pont sont rangées mais rien ne bouge ! Le capitaine attend l’autorisation de quitter le port, l’arrivée du pilote…
Vendredi :
Nous sommes le 11-11-11 ! Aujourd’hui, c’est brunch à 10h et dîner à 17h ! Donc, nous ne serons pas à Zarate ce soir ! Mais nous allons prendre un café tout de suite.
Le brunch est copieux et bon ; d’ailleurs, la cuisine est bonne, copieuse et variée, ça nous change de l’année dernière ; nous apprendrons plus tard que le cuistot avait quitté la compagnie.
Larguer les amarres !
Nous n’avons pas le temps de descendre car nous partons dans l’après-midi ; en effet, nous larguons les amarres vers 15h…pour jeter l’ancre au large 3h plus tard !!! 22 autres navires stationnent autour de nous, à l’entrée de l’immense estuaire du Rio de La Plata que nous devons remonter jusqu’à Zarate.
Samedi :
Matinée lecture dans la « prison », lieu abrité du vent et où se trouve la piscine.
Harold vient nous chercher pour nous montrer l’équipement de sauvetage ; comme nous connaissons déjà les « vêtements », il nous fait visiter le bateau de survie insubmersible, fermé et équipé pour 3 ou 4 jours d’autonomie et du matériel de pêche, il est prévu pour 42 personnes, nous ne sommes que 30 et il y a 2 bateaux comme celui-là !
A 15h, alarme pour le feu ! Comme convenu, nous nous rendons au mess des officiers ; puis, dispensés des autres manœuvres, nous allons jouer aux cartes.
Dimanche :
La journée s’écoule sans que rien ne se passe ; il y a moins de bateaux en attente ; le capitaine nous explique que tous les navires et les ports ont pris du retard et c’est chacun son tour.
Après le dîner, Romeo, un autre second officier philippin que nous connaissions déjà, discute avec nous : famille, proches ; il retourne chez lui pour Noël ; il nous dit que l’on ne repartirait que demain soir !
Lundi :
Toute la journée, nous attendons qu’il se passe quelque chose, le capitaine n’a pas de nouvelles ; pour tout le monde, c’est long, très long !!!
Le soir, nous discutons avec les officiers philippins au poste de pilotage qui nous disent peut-être à 23h ; sur un cargo, le mot que l’on entend le plus souvent, c’est « maybe », peut-être !
Super ! A 23h15, le pilote monte à bord ; à 23H30, le bateau avance ! On n’y croyait plus !
Du mardi 15 au jeudi 17 novembre 2011 : Zarate
Mardi :
Enfin, nous avançons lentement mais sûrement ; la vue est splendide, la végétation dense et toutes ces petites maisons et leurs pontons le long du Rio ! Il fait très chaud.
A 10h30, nous sommes à quai, les remorqueurs nous attendaient. Après le déjeuner, nous nous apprêtons à aller en ville, non sans avoir laissé les clés du camping-car ; au poste de garde, nous faisons appeler un taxi. Après un passage au cyber et quelques courses, nous reprenons un taxi dont le chauffeur n’a jamais dépassé le 40 kms/heure, en 4ème !
Le déchargement des 1400 véhicules continue, c’est un ballet incessant de voitures qui sortent et de camionnettes ramenant les chauffeurs dans le bateau.
Mercredi :
Le déchargement a duré toute la nuit et n’est pas terminé !
Après le petit déjeuner, Melinda vient nous dire que le capitaine nous propose d’occuper la suite : 2 pièces avec hublots, frigo perso, salon, bureau, chambre, salle de bains plus grande ! Le luxe par rapport à notre cabine sans hublot !
Nous remercions chaleureusement le capitaine ; nous pouvons occuper les lieux jusqu’après Dakar !
L’après-midi, nous retournons en ville et, à notre retour vers 17h, ils vident encore des voitures ; par contre, ils ont terminé avec les containers sur le pont avant, En fin de soirée, commence enfin le chargement des 750 véhicules.
Jeudi :
A 7h, c’est bientôt terminé ; les formalités de douane, police et gendarmerie se font assez rapidement, le pont est relevé, les amarres sont larguées, les remorqueurs en place ; nous quittons Zarate et l’Argentine vers 10h30, direction Paranagua au Brésil.
Vers 13h, Le navire fait demi-tour et s’arrête : il y aurait un problème en aval avec un autre navire, dans le chenal ! Enfin, 7 heures plus tard, nous sommes au large. Nous apercevons Buenos Aires illuminée.
Du vendredi 18 au 25 novembre 2011 : le Brésil
Vendredi :
Ce matin, nous sommes au large de Montevideo, il y a beaucoup de navires en attente. A la hauteur de Punta del Este, toujours en Uruguay, nous quittons le rio de La Plata pour l’Océan Atlantique ; nous naviguons à 30 kms/h, avec un vent de face.
Après-midi lecture dans la « prison », bien abritée, il y fait même chaud. Nous voyons nos premiers exocets.
Samedi :
Nous naviguons toujours à 20 kms/h depuis hier soir.
A 11h, 2ème exercice de feu mais c’était un test pour les alarmes.
Le soir, nouvelle discussion avec Romeo sur la vie à bord : qui fait quoi en ce qui concerne les officiers suédois, les sous-officiers philippins et les autres marins ; les suédois restent 2 mois à bord et rentrent chez eux ; les philippins restent entre 6 et 9 mois à bord et rentrent chez eux 2 mois.
Dimanche :
Nous avançons nos montres d’une heure et c’est brunch à 10h, dîner à 5h. C’est un peu le jour de congé pour tout le monde ou presque.
En début de soirée, nous sommes en vue de l’estuaire qui mène à Paranagua ; 24 navires sont à l’ancre mais nous sommes le seul Ro-Ro ; l’attente commence, il faut profiter de la marée haute pour accoster.
Lundi :
Tôt ce matin, le navire repart et longe des îles bordées d’immenses plages. A 9h30, nous sommes à quai.
Après le passage des services d’immigration et de douane, nous pouvons descendre.
Le taxi nous dépose à l’entrée du Centre Historique ; nous parcourons les rues bordées de maisons coloniales du XVIIème au XIXème siècle.
Puis, nous déjeunons dans un restaurant « au kilo » ; le buffet est très varié et bien fourni ; on se sert et on fait peser son assiette.
Après un passage au cyber et quelques courses au supermarché, nous regagnons le port.
Il fait très chaud, 33° et, après avoir déposé nos courses dans le frigo de la cuisine, nous allons nous mettre au frais dans notre suite climatisée !
Départ prévu demain matin.
Mardi :
Après les formalités administratives et les dernières manœuvres, les remorqueurs éloignent le navire du quai et l’aident à se placer dans le chenal. Il est 10h45 et il fait déjà très chaud, le large nous apporte de la fraîcheur.
En début d’après-midi, Dominique voit ses premiers dauphins !
A 30 kms de Santos, le bateau s’arrête et se met en attente.
Mercredi :
Nous ne repartirons qu’à 12h45 pour être à quai à 15h ;
aussitôt, le déchargement commence : containers, véhicules et même les poubelles !
Etant données l’heure et la durée de l’escale, nous restons à bord.
Jeudi :
Le chargement n’est pas terminé que les agents en douane sont déjà là pour les formalités. A 10 h, nous prenons le large, direction Rio de Janeiro que nous devrions atteindre dans la soirée.
Il fait très chaud et nous ne savons pas rester dehors, même à l’ombre !
Il est presque 23 h quand nous nous mettons à quai ; Rio est notre dernière escale sud-américaine.
Vendredi :
Nuit bruyante, le déchargement a duré toute la nuit !
Comme nous devons être de retour à 11 h, nous renonçons à descendre car nous sommes loin du centre.
A midi, le pont est relevé ; seule une passerelle est laissée pour le pilote … qui ne montera qu’à 16h !!! Nous larguons les amarres, une fois de plus ; mais c’est pour quitter l’Amérique du Sud ! Cap sur le continent africain !
Ce soir, nous sommes invités à la fête d’anniversaire de Romeo avec, bien sûr, le karaoké ; tout le monde est là, sauf les 2 ou 3 marins de service. C’est très gai !
Le capitaine nous autorise à débarquer à Hambourg (pas d’escale à Emden) mais on en reparlera après Dakar, on en saura plus sur le calendrier.
Du samedi 26 novembre au vendredi 2 décembre 2011 : vers Dakar
Samedi :
Peu à peu, nous nous éloignons des côtes brésiliennes. Ce soir, c’est BBQ : chacun fait cuire sa viande ou son poisson à sa façon.
Dimanche :
Comme tous les dimanches, c’est brunch à 10h et dîner à 17h, mais nous allons prendre un café avant.
Le vent est si fort que nous ne pouvons pas rester longtemps dehors.
Lundi :
Nous avançons encore nos montres d’une heure !
La piscine est à nouveau remplie ; il faut dire qu’avec la houle, elle s’était vidée à moitié ! Mais, encore trop de vent pour la baignade ; pourtant, à l’abri du vent, dans la « prison », c’est agréable.
Mardi :
Cela fait 3 semaines que nous sommes à bord !
La piscine est une nouvelle fois remplie !
En fin d’après-midi, nous croisons le Grande Amburgo, navire que nous devions prendre pour rentrer !
Grande Amburgo
Mercredi :
Nous avons passé l’équateur cette nuit, nous revoici dans l’hémisphère nord et, de ce fait, en hiver ! Pour l’instant, nous n’en voyons pas les effets ; les températures oscillent entre 25° le matin à 29° l’après-midi ! Mais, aujourd’hui, il pleut !
Le navire maintient sa vitesse, 35 kms/h, nous devrions être dans les temps à Dakar !
Jeudi :
Aujourd’hui encore, la chaleur est humide, équatoriale mais il n’y a pas de vent, la mer est calme ; Dominique se baigne dans la piscine.
Nous approchons de Dakar et les marins posent les scellés partout où des clandestins pourraient se cacher ; de plus, nous devons verrouiller nos portes et emporter nos clés !
Vendredi :
Île de Gorée
Nous nous approchons de Dakar et nous accostons à 12h30 ; au bout du quai, 6 camions Mazet !
Pour mes anciens collègues qui se demandaient où étaient passés leurs camions !
Après le déjeuner, les formalités sont finies et nous pouvons descendre ! 12 jours que nous n’avons pas mis les pieds sur la terre ferme !
Après un passage au cyber où nous attendaient moult messages et quelques courses au supermarché, nous regagnons le Grande Brasile et nous nous faisons un festin avec du jambon cru, un camembert et une baguette ! On mange bien à bord mais ces quelques victuailles, bien de chez nous, nous manquaient !!!
Samedi :
Comme nous ne partons que ce soir, nous repartons en ville après le petit déjeuner ; nous devons être de retour à 14H.
Nous allons jusqu’à la Place de l’Indépendance où se trouvent quelques beaux bâtiments publics ; puis, l’Avenue Léopold Senghor nous permet de voir le Palais Présidentiel, le Sénat entre autres.
Nous marchons au hasard des rues et finissons par le supermarché et le cyber ; de retour au navire, nous signons le registre et lisons au tableau que le départ est prévu à 14h… pour Freetown, en Sierra Leone, donc en arrière !!! Renseignements pris, il s’agit d’une feinte pour décourager d’éventuels candidats clandestins !!!
De retour dans notre cabine, nouveau festin avec nos derniers achats !
Les chargements et déchargements continuent toute l’après-midi et ce n’est qu’à 18h30 et après avoir vérifié qu’aucun passager supplémentaire ne se soit dissimulé à bord, que nous larguons les amarres. Le quai était surveillé par une douzaine de policiers.
Comme hier à la même heure, des centaines de milans survolent le port et la ville ; ici, les cormorans ont la gorge blanche.
Cap sur l’Europe, prochaine escale : Hambourg, dans 7 ou 8 jours !
Du 4 au 13 décembre 2011 : vers Hambourg !
Assez vite, la température baisse, le vent forcit et seule la prison
nous permet de rester dehors ; et toujours pas de dauphins !
A proximité des Canaries, nous avons brièvement assez de réseau pour passer un coup de fil important.
Pour la dernière fois, nous avançons nos horloges, nous sommes maintenant à l’heure française ; du coup, il fait encore nuit à 7h quand nous nous levons, et déjà noir à 18h, heure du dîner.
Alors que nous nous approchons de Tanger, le navire change de direction ! Le capitaine nous explique qu’à Dakar, le navire a été pollué par de grandes quantités d’huile et que nous ferons peut-être escale à Algesiras !
Tanger Med
Finalement, nous faisons demi-tour et reprenons le large ; nous avons perdu 24h, ce qui nous ferait arriver à Hambourg le lundi 12 en fin d’après-midi ! Le bon côté des choses est qu’à proximité du Détroit de Gibraltar, nous avons enfin vu une assez grande quantité de dauphins.
Les jours passent et…se ressemblent ; quelques fausses alarmes au feu ; le temps devient gris, parfois pluvieux.
Le navire a ralenti, sans doute pour ne pas arriver trop tôt à Hambourg où nous sommes attendus pour un nettoyage de la coque en premier ; le capitaine ne sait pas encore si, pour cette opération, le navire accostera du bon côté pour descendre la rampe ; sinon, on devra attendre le quai de déchargement ; nous pouvons garder la suite jusqu’à Hambourg.
Dernier « Brunch Day » la veille d’arriver ! On avance au ralenti, la journée aussi !
Le lundi 12, cela fait 3 mois que nous avons quitté la maison. Nous réaménageons le camping-car.
Le navire remonte l’Elbe jusqu’à Hambourg où nous arrivons vers 18h, la rampe est du bon côté pour être baissée ; nous pensions débarquer (le capitaine aussi) sitôt les démarches douanières accomplies mais, grosse déception : la douane est fermée et nous devons attendre demain matin ! En plus, nous devons libérer la suite car le nouveau capitaine l’occupe en attendant que l’autre descende ; surprise : le nouveau capitaine est celui que nous avions l’an dernier, il nous reconnaît ! Des techniciens italiens montent à bord également ainsi que la relève philippine, en tout une vingtaine de personnes à caser, nous compris ! Toutes les cabines sont réquisitionnées, certains dormiront dans la salle de conférence !!!
Le mardi, après 5 semaines à bord, nous débarquons vers 8h30 et sommes pris en charge par la sécurité jusqu’aux bureaux de la douane ; là, nous poireauterons 4h avant d’avoir l’autorisation de sortir du port ! Heureusement, nous avons pu discuter avec deux couples d’allemands qui, eux, poireautaient pour embarquer.
Le retour s’est fait avec la pluie, le vent et des files interminables de camions ; on se fait flasher un peu avant la frontière hollandaise.
A 22h, nous sommes à la maison ; nous avons mis 9 heures, arrêts compris, pour faire les 700 kms d’autoroute.
C’est la fin de cette troisième période et de ce périple en Amérique du Sud, très positif. Mais une nouvelle aventure commence : l’aménagement d’un « vieux » camion 4X4 en camping-car !
Le nouveau vieux camion