Mardi 19 mars 2013
Tout est prêt : le camion est chargé, la maison rangée ; nous décidons d’aller dormir au port d'Anvers ce soir plutôt que de se lever aux aurores demain matin, afin d'éviter tous les bouchons. Après le dîner, vers 22H15, nous nous mettons en route ; appoint en gasoil car plus cher en Uruguay qu'en France et cap sur Anvers où nous arrivons vers minuit et demi ; il fait froid (5°) mais sec ; nous bivouaquons au port.
Mercredi 20 mars 2013
Nuit courte. Il pleut ; puis, il neige !
Nous allons au bureau pour les papiers, le bateau n'arrive qu'à 9H30, la sécurité viendra nous chercher. Danielle et Louis arrivent.
Vers 10H15, on nous autorise à rejoindre, sans escorte, le Grande Costa D'Avorio ; nous allons nous faire enregistrer en haut de la rampe et donnons passeports et carnets de vaccinations que nous ne récupèrerons qu'à Montevideo.
Nous allons chercher nos bagages (les camions monteront plus tard) et on nous conduit à nos cabines ; dans la nôtre, surprise ! Sylvia et Paul, qui avaient la même cabine, nous ont laissé, comme convenu, un bocal de choucroute accompagné d'un petit mot ! Nous sommes à la fois amusés et touchés. Mille fois merci à nos amis !
Mais il est 11h, l'heure du déjeuner ; nous faisons la connaissance de nos compagnons de voyage : Elsbeth et Rudy, suisses allemands et Mario et Maria Victoria, argentins italiens. Vicenzo (Enzo pour les intimes) est notre référent, il s'occupe de tout pour nous : les cabines, les repas, il sert d'intermédiaire entre nous et les officiers italiens, tout passe par lui !
Le navire est assez récent, 2011 ; mais il est différent des anciens : salle de sport plus petite et moins bien équipée, petit salon, pas de vidéothèque, minuscule bibliothèque (un seul livre en français!), laverie. Nous avons accès librement au poste de pilotage en dehors des manœuvres.
Nous redescendons sur le quai et constatons que le camion de Danielle et Louis a été embouti ! Pare-chocs abîmé et clignotant cassé Il faut dire aussi que le trafic est intense.
Nous déplaçons les véhicules et Louis essaie de trouver quelqu'un pour établir une déclaration nécessaire pour son assurance. Nous ne partirons que demain mais les camions sont rentrés provisoirement et la rampe en partie relevée.
Le dîner est à 18h ; horaire des repas un peu particulier : 7h30 – 11h – 18h.
Jeudi 21 mars 2013
La nuit a été réparatrice, nous nous levons à 7h.
Les chargements et déchargements ont repris depuis 6h ; le départ est prévu pour cette nuit, vers 1h.
Nous discutons avec l'un et l'autre : mélange de français, espagnol, anglais et italien, on arrive à se comprendre !
Soirée télé : Bienvenue chez les Ch'tis !
Vendredi 22 mars 2013
Ça y est ! A 1h du matin, on largue les amarres, enfin ! On passe l'écluse et descendons l'estuaire jusqu'à la Mer du Nord.
La journée s'écoule tranquillement, il fait froid et nous partageons notre temps entre la lecture et des jeux de cartes.
Soirée cinéma tous les 8 : The Artist : pas de problèmes pour comprendre ce film muet !
Samedi 23 mars 2013
Nuit agitée car mer houleuse ; donc, nous avons bien dormi car bien bercés !
Dans la matinée, nous allons visiter le poste de pilotage et discutons avec l'officier de garde ; arrivée prévue à Dakar vendredi matin.
Plus tard, un gros coup de vent, force 8, est annoncé ; le tangage est assez fort mais seul Mario a le mal de mer.
La soirée se termine invariablement par un film, enregistré sur la clé USB, la nôtre ou celle de Louis ; il faut dire que les soirées sont longues car nous dînons tôt !
Dimanche 24 mars 2013
Les températures extérieures montent au fur et à mesure que nous descendons vers le sud. Le capitaine dit que nous pouvons envoyer et recevoir des mails avec une adresse particulière mais nous n'avons pas accès librement à l'ordinateur ; cela nous change des officiers suédois avec qui nous étions très libres ; avec les italiens, tout pose problème et tout passe par le capitaine !
Ce soir, nous sommes à la hauteur de Porto.
Lundi 25 mars 2013
Ce matin, le vent est très fort, le ciel gris ; nous sommes à la hauteur de Lisbonne.
Nous voyons nos premiers dauphins ; il paraît que l'on peut apercevoir des baleines. Dominique et Louis ont vu une tortue.
A 16h30, nous nous retrouvons au salon : le capitaine offre un apéro de bienvenue et en profite pour nous dresser la longue liste des interdits et des obligations, soit au nom de la sécurité, soit parce que c'est « secret », comme la salle des machines !!!
"Dites, chef, c'est quoi qu'y est permis ?"
Ce soir, nous sommes au large du Maroc.
Mardi 26 mars 2013
Cette nuit, nous avons « perdu » une heure ; il fait doux, peu de vent, 15°.
A 10h, nous descendons tous aux camions et comprenons pourquoi nous ne pouvons y aller seuls : le pont est archiplein et nos véhicules sont enfermés derrière une lourde porte ; ils sont vraiment en sécurité, même aux escales !
Vers 15h30, les Canaries sont en vue, nous les longerons jusqu'à la nuit.
A 16h30, exercice de sauvetage : tout l'équipage est présent, nous sommes tous avec le matériel : gilet, casque et combinaison de survie ; puis, nous allons dans les chaloupes.
Ce soir, au dîner, nous trouvons des cachets pour le palu mais nous ne les avons pas pris car nous en avons que nous prendrons quand ce sera utile.
Mercredi 27 mars 2013
Il fait doux, 15° à 8h, la mer est d'huile. Cela devient agréable de rester sur le pont, sans pull ! Dominique a aperçu une barque de pêcheurs marocains, à une centaine de kms de la côte, même pas peur !
Je marche avec Danielle sur le pont ; Dominique et Louis ont vu des dauphins et une énorme tortue. Un pigeon (épuisé) vient se reposer sur le pont et nous le guidons vers un point d'eau ; Rudy lui lance du pain mais il a peur et se réfugie en hauteur.
L'après-midi, il fait 24° et nous passons un bon moment dehors mais point de dauphins, ni de tortues ! Nous commençons à avoir hâte d'être à Dakar et de descendre ; nous devrions y arriver vendredi matin, vers 9h, pour la journée. Tout à coup, quelques dauphins se dirigent vers le bateau et nous offre un festival de sauts, un régal !
Ce soir, c'est pleine lune, la mer est éclairée ; nous avons passé le Tropique du Cancer.
Jeudi 28 mars 2013
La mer est moutonneuse, le ciel nuageux, le vent un peu fort mais il fait doux, 18°. Nous sommes à la hauteur de Nouadhibou (Mauritanie)
Les marins commencent à poser des scellés afin de décourager d'éventuels clandestins à Dakar où nous serons demain matin.
Nous passons tous l'après-midi sur le pont, dans nos transats, au soleil ; trop dur !!!
Nous voyons passer une tortue de taille moyenne, une baleine et des poissons volants, enfin !
Souffle de la baleine
Ce soir, il fait doux, le ciel est étoilé ; nous sommes à la frontière du Sénégal.
Vendredi 29 mars 2013
Nous attendons le pilote au large de Dakar et accostons vers 11h30.
Ile de Goree
Sur le pont, nous pouvons lire nos mails sur le téléphone. Nous pouvons enfin sortir du bateau vers 14h et avons quartier libre jusqu'à 21h ! Seul, Louis doit sortir son véhicule.
En ville, nous sortons des francs CFA au distributeur pour Rudy et pour nous, il nous remboursera en euros. Nous marchons jusqu'au Palais présidentiel, toujours gardé par un zouave.
Puis, nous allons dans un cyber pour envoyer les courriers préparés sur la clé, ainsi que le blog, mais c'est impossible pour celui-ci car la connexion est trop mauvaise.
Baobab
Après quelques courses au supermarché, nous revenons au port et, après un passage au camion, arrivons presqu'à l'heure au dîner. Seuls Mario et Victoria ne sont pas rentrés.
Départ prévu vers 1h du matin !
Samedi 30 mars 2013
Finalement, nous avons quitté Dakar vers 4H30, après les vérifications d'usage. Nous voici en « route » pour traverser l'atlantique, direction Santos que nous devrions atteindre le 5 ou 6 avril : pourrons-nous enfin visiter cette ville ?
Après le déjeuner, nous apercevons des dizaines de poissons-volants, un vrai festival ! Il fait très chaud et nous installons nos transats le long du poste de pilotage, le seul endroit où il y a un peu d'ombre à cette heure-là ! Nous voyons passer une raie, une baleine et des poissons-volants, discutons avec l'un et l'autre.
Dimanche 31 mars 2013
C'est Pâques ; pour marquer le coup, nous avons des repas améliorés ; au petit déjeuner, Rudy a déposé un œuf en chocolat (suisse) dans chaque assiette !
Le capitaine vient au salon nous souhaiter « Joyeuses Pâques ».
Il fait très chaud, 32° l'après-midi ; nous nous approchons de l'équateur et, demain, c'est barbecue !
En France, ils sont passés à l'heure d'été, plus 1 heure ; cette nuit, nous reculons nos montres d'1 heure.
Lundi 1er avril 2013
Ce matin, averses de pluies tropicales, donc chaudes. Mais le temps devrait s'améliorer ; heureusement, car le barbecue se fait dehors, à 18h.
Nous passons l'équateur vers 15h30 et nous retrouvons donc dans l'hémisphère sud et en automne, avec 31° !
Tout le monde s'active à l'installation du BBQ et de la table sur le pont, à côté du poste de pilotage ; la nourriture est abondante mais peu variée (pas de poisson) ;
les viandes sont (trop) cuites par les philippins ; les passagers sont les seuls à avoir du vin et de vrais couverts. Le vent s'invite volontiers par rafales et provoque des scènes cocasses : je reçois une assiette en plastique, propre, en plein visage ; Mario se retrouve avec l'assiette de Victoria, pleine d'os de côtelettes, sur la tête ! Un officier italien a été trempé par le jus de fruit de son assiette ! Comme dessert, nous avons droit à un gâteau de Pâques de Naples.
L'ambiance est bonne mais des nuages menaçants apparaissent et ils ont à peine fini de débarrasser que la pluie arrive.
Mardi 2 avril 2013
Après une matinée tranquille, nous avons une après-midi chargée ; d’abord, nous visitons la salle des machines (sans photos, ordre du capitaine) où il fait très chaud, environ 40°, et c’est très bruyant ; les hommes qui y travaillent font 2 postes de 4 heures par jour, ils ont bien du mérite !
Puis, il y a les manœuvres : le bateau s’arrête presque, tourne sur lui-même, repart ; ensuite, exercices de sauvetage auxquels nous devons participer avec tout notre barda : casque, gilet et combinaison ; par 30°, ce n’est pas très confortable ! Mais, ne nous plaignons pas car nous sommes plus spectateurs qu’acteurs.
Mercredi 3 avril 2013
Nous avons encore perdu une heure, ce qui fait – 4h par rapport à la France ; du coup, nous sommes réveillés très tôt !
Il fait très chaud dès le matin, 28° à 9h30, et l’ombre est rare ! Averses dans l’après-midi qui nous maintiennent à l’intérieur car le pont est inondé.
Jeudi 4 avril 2013
Le beau temps et la chaleur sont de retour.
Encore des exercices de sauvetage pour tout le monde, surtout pour l’équipage : simulation d’un incendie dans la salle des machines d’où ils remontent en nage ! Nous attendons dans le salon avec le matos.
Nous avons tous hâte d’être à Santos ; arrivée prévue samedi matin, pour la journée ? Nous ne savons pas encore si nous pourrons aller en ville.
Vendredi 5 avril 2013
Encore une heure en moins ; nous sommes maintenant à l’heure argentine et brésilienne, - 5h par rapport à la France. Il a plu cette nuit et, ce matin, le ciel est très nuageux. En fin de matinée, nous apercevons les côtes brésiliennes.
En début d’après-midi, certains d’entre nous arrivent à capter suffisamment de réseau pour lire les SMS. Il pleut, nous restons au salon.
Samedi 6 avril 2013
6h : le bateau ralentit beaucoup, 8kms/h; autour de nous, environ 70 navires sont en attente ;
des dizaines de frégates survolent le pont, peu à peu « décoré » par ces oiseaux magnifiques !
A 9 h pile, le pilote monte à bord et nous remontons lentement le chenal ; après avoir fait demi-tour aidé des 2 remorqueurs, nous sommes à quai à 10h30 ;
il fait très chaud et humide (c’est le Tropique du Capricorne). Après le déjeuner, nous avons l’autorisation de descendre, seulement 4 heures !
Nous prenons un taxi avec Danielle et Louis ; le chauffeur nous indique une banque pour y retirer des reals, ce qui sera possible après 3 banques différentes ! Puis, il nous dépose au pied du funiculaire et nous le payons le prix fixé au départ.
Le funiculaire nous emmène au sommet du Mont Serrat d’où la vue sur Santos et les environs est très belle ;
lors de la descente, nous croisons Rudy et Elsbeth.
En ville, nous allons dans un cyber consulter nos mails mais, bientôt, tout ferme autour de nous, il est 14h. Nous décidons de rentrer à pied ; sur la route du retour, nous entrons dans la Bourse du Café, maintenant un musée ; mais point de supermarché.
De retour au bateau, nous ne pouvons pas aller aux camions pour l’instant ; nous apprécions la fraîcheur de nos cabines. Un peu plus tard, en sortant de notre cabine, nous rencontrons un officier italien, pour une fois de bonne humeur, il nous autorise à aller dans notre camion, escortés par un autre officier (ici, on rigole pas avec le règlement !).
A 20h, le pilote monte à bord, nous larguons les amarres et, en moins d’une heure, nous rejoignons l’océan. Santos illuminée est splendide.