Dimanche 3 novembre 2019
Les formalités d’entrée en Iran ont duré 1h30, sans faciliteurs, sans argent et sans assurance ! Et sans visite du véhicule ! Il a fallu passer de bureau en bureau, sans trop savoir où aller, quoi faire et, surtout, sans se comprendre mutuellement, mais sans stress !
Nous voici donc en Iran, à Noordooz (ou Nurduz) : il nous faut des rials : les 2 bureaux de change sont, soit fermés, soit refusent les euros ! L’hôtel de la petite ville ne les accepte pas non plus ! Je vais me renseigner auprès du dernier guichet, coiffée de mon châle : je dois aller au 1er bureau, donc tout retraverser, à pied bien sûr, et il y a du chemin à parcourir ! Arrivée au bon endroit, je dois laisser mon passeport et mon visa au bureau ; avant que je n’atteigne le bureau de change, un changeur au noir m’aborde pour me vendre les précieuses devises, à son avantage, bien sûr ! Mais, je lui montre le taux de change officiel sur mon téléphone et, à ma grande surprise, accepte et nous faisons la transaction. Récupération de mes papiers et retour au camping-car !
Nous quittons enfin Noordooz, longeons l’Arménie et arrivons à Siyahrud, petite localité où nous faisons le plein de gasoil à 0,03 euros le litre ; avec un grand sourire, nous payons 1,5 euros !
Sur les conseils du pompiste, très aimable, nous nous garons de l’autre côté de la route pour la nuit ; nous avons avancé les horloges de 30 minutes !
A 21h, l’armée (ou la police ?) veut nous déloger mais, finalement, accepte que l’on reste là.
Lundi 4 novembre 2019
Ce matin, il fait beau mais le brouillard remonte de la vallée ; nous longeons l’Azerbaïdjan, de l’autre côté de la rivière ; très beaux paysages de montagnes enneigées avec la brume en contrebas !
Détour pour Asiab où nous pouvons admirer de magnifiques cascades qui chutent dans le sens de la longueur ; il nous faudra marcher dans la rivière (peu d’eau) pour les admirer !
2ème arrêt : Jolfa (on entre dans une zone libre ?) ; de nombreux miradors longent la frontière. C’est ici que nous assurons le camping-car, ce qui fut une vraie galère à cause des nombreuses coupures d’Internet ; nous changeons aussi des euros, 100 contre 12 200 000 rials !!! 2 heures plus tard, tout est enfin ok, nous quittons la ville, par une grande zone commerciale et déjeunons sur l’un des parkings. L’armée, encore elle, s’arrête pour savoir ce qu’il en est, dans un esprit « bon enfant ».
A la sortie de Jolfa, nous montrons nos passeports, une fois de plus ; halte à Chupan Church, construite en 1518 pour les bergers et les gens qui ne pouvaient pas accéder aux églises.
Puis, nous prenons une petite route de montagne, le long de la rivière Aras, qui nous mène au magnifique Monastère St Stéphane, datant du 1er siècle ;
dans la chapelle, subsistent des peintures des XVI et XVII ème siècle ; beau musée que l’on a ouvert à notre demande !
Ensuite, la route serpente sur les hauts plateaux, plutôt désertiques, traversons plusieurs villages ; nous sommes toujours entre 1500 et 2000 mètres ; nous avons parfois de la piste, correcte par temps sec !
Arrivée à Qareh Kelisa (Monastère Saint Thaddée) ; bivouac au pied du monastère que nous visiterons demain ; à 19h, il fait 6° seulement, à 1835m.
Mardi 5 novembre 2019
Ce matin, -2,7° ! Beau mais froid ! Les vitres sont givrées à l’intérieur de la cabine !
Nous visitons cet ensemble médiéval entièrement rénové, très beau : l’église, les cours, la petite chapelle en pierres blanches et noires (1319-1329), un ensemble avec les meules pour moudre le grain : c’est le site le mieux conservé d’Iran !
Départ vers 9h30 : les eaux usées semblent gelées dans la cuve, le gasoil est un peu figé !
1er contrôle de police et de l’armée : bon enfant quand ils apprennent que nous sommes français, grâce à M’Bappée, Thierry Henry et…Macron !
Les paysages sont moins sympas, la circulation anarchique : ils doublent à droite quand ce n’est pas possible à gauche ! La traversée de Marand n’est pas drôle du tout !
A la sortie de la ville, nous déjeunons sur un parking en terre ; là, les eaux usées s’évacuent, elles étaient donc bien gelées ce matin !
L’après-midi, la circulation est plus fluide ; nous allons dans une station pour faire le plein de gasoil ; il était affiché à 300 IRR le litre ; en tant qu’étranger, il sera à 1000 IRR ! Ça ne fait que 0,021 euros au lieu de 0,006 euros ! 8 euros le plein !!!
Tabriz : circulation dangereuse et pénible ! Nous arrivons miraculeusement sans encombres au Park Mozafer, vers 16h30, où nous retrouvons les 2 allemandes, rencontrées plusieurs fois et les 2 espagnols qui étaient nos voisins à Thessalonique, en avril ! Le monde est vraiment petit ! Un autre fourgon allemand aussi.
Un iranien, Reza, ancien professeur d’anglais à l’université, vient proposer ses services pour nous faire découvrir Tabriz ; nous nous mettons d’accord sur le prix ? (Reza, téléphone : +98 936 282 9846) En attendant demain, il nous aide à acheter une carte Sim iranienne et à installer Internet sur le téléphone.
Mercredi 6 novembre 2019
Aujourd’hui, journée visite, sous le soleil ! Ponctuel, Reza arrive à 9h : nous prenons un bus (hommes et femmes séparés, chacun son entrée!) pour visiter la Mosquée Bleue, qui n’est pas bleue, construite en 1465, recouverte de splendides carreaux en majolique turquoise ; détruite par le séisme de 1773, il ne restait que l’Iwan (porche voûté) et le tombeau de Jahan Shah ; les restaurations ont pris beaucoup de temps, le résultat est splendide.
Puis, le musée d’Azerbaïdjan qui abrite des pièces remarquables et très anciennes : monnaie, sculptures, tapis…
De là, nous marchons jusqu’au Bazar, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, couvrant 7 km2 ; c’est un dédale de passages couverts aux belles voûtes en briques, 24 caravansérails ; il existe depuis 1000 ans ; chaque section est consacrée à une spécialité : épices, tapis, chapeaux, cuir, fruits, légumes…
Déjeuner dans l’un des nombreux restaurants, bon et copieux, pour 11,5 euros tout compris, pour nous 3 !
Après le repas, nous admirons l’extérieur d’une mosquée ; puis, un taxi nous ramène au Park Mozafer ; la discussion se poursuit autour d’un café : programme du lendemain, conseils sur la suite de notre périple en Iran, comparaison de nos modes de vie respectifs.
Jeudi 7 novembre 2019
Vers 10 h, Reza revient pour une 2ème journée de visite ; nous prenons le métro (chinois) pour visiter l’Hôtel de Ville, emblème de Tabriz, construit en 1930 ; sa tour ressemble à Big Ben, en plus petit ! L’architecte, allemand, l’avait conçu en forme d’aigle, vu du ciel ; au rez-de-chaussée, belle collection de cartes, de photos, de tapis (l’un mesure
Ensuite, Reza nous emmène visiter un caransérail, dans le bazar ; de là, nous allons admirer Arg-e Tabriz, immense édifice en brique, qui faisait partie d’une citadelle imprenable, du début du XIVème siècle, appelé « l’Arche » ; hélas, cet ouvrage remarquable est éclipsé par son voisin « l’Imam Komeini Mosalla », encore plus massif.
De là, le métro (hommes et femmes sont mélangés) nous amène au Parc Elgoli, à 8 Kms au sud-est : espace vert organisé autour d’un lac artificiel, au centre duquel se dresse la reconstitution d’un palais Qadjar où se trouve un restaurant où nous déjeunons.
Un taxi nous ramène au bazar où nous achetons viande, pain, fruits et légumes, avant de reprendre le métro pour rejoindre le camping-car ; nos voisins allemands sont partis mais nous ont laissé un petit mot.
Reza s’attarde et nous discutons de tout et de rien ; ce fut une belle rencontre !
Vendredi 8 novembre 2019
Début de matinée à échanger avec nos voisins français, espagnols, hollandais et…Reza qui nous a apporté une boîte de chocolat ; en retour, nous lui donnons un pot de confiture-maison !
Une tache sous le moteur : une fuite d’huile ? Après inspection, Dominique ne détecte rien d’anormal, à surveiller ! Les espagnols nous apprennent qu’un tremblement de terre a eu lieu cette nuit ! A 100 kms au sud, 5,9 sur l’échelle de Richter, 4 morts ; nous n’avons rien ressenti, les autres non plus !
Nous quittons Tabriz vers 11h ! Circulation fluide mais toujours aussi anarchique et imprévisible ! Après une route de montagne assez calme, nous arrivons à Kardovan, où il y a foule ! Nous sommes vendredi, équivalent au dimanche chez nous ! Péage à l’entrée ; avec beaucoup de mal, nous trouvons à stationner sur un pseudo parking en terre, en pente et payant !
Samedi 9 novembre 2019
Ce matin, 0° à 6h ! Brrr ! Mauvaise surprise : plus de gaz ! Gelé ? Non, les 2 bouteilles vides ! Nous sommes encerclés par des moutons ! Le soleil se lève et nous réchauffe ; nous reprenons la même route jusqu’à Khosrow Shahr.
Les traversées de villes ne sont pas évidentes, circulation horrible, signalisation en farsi ! A la recherche de GPL, un iranien se renseigne pour nous et nous emmène dans un endroit que nous n’aurions pas trouvé, hyper sympa ! Les 2 bouteilles sont vides mais nous ne pouvons en faire remplir qu’une ; pour l’autre, l’adaptateur est inadaptable ! 1er problème à moitié résolu !
2ème problème : le gasoil ! Utilisé seulement par les camionneurs et avec une carte qu’ils achètent, nous devons faire appel à quelqu’un qui a cette carte et qui accepte de nous la prêter, souvent en payant plus cher, 3 fois plus, parfois davantage ! Cela ne fait quand même que 8 ou 10 centimes d’euros le litre au lieu de 4 !
Nous reprenons la route, plutôt monotone, vastes zones industrielles ; l’après-midi, davantage de végétation, d’arbres le long d’une rivière ; la route est d’abord toute neuve mais ça ne dure pas ! La suite est en piteux état et monte jusqu’à
Arrivée au pied de la Forteresse Takht-e Soleyman que nous visiterons demain.
Dimanche 10 novembre 2019
Ce matin, visite de la Forteresse du IIIème siècle, au milieu de laquelle se trouve un lac de cratère, qui fournit encore 90l/s. et qui alimente un Temple de l’Eau ; au cours des siècles, Takht-e Soleyman servit de résidence d’été aux Khans mongols. Les murs de briques de boue ont
Puis, à quelques kms, se dresse le volcan Zendan-e Soleyman , que l’on peut escalader, entre 97 et 100 m de haut ; son originalité est son cratère, un énorme trou de
Ensuite, par précaution, nous faisons le plein de gasoil, cette fois, seulement le double du prix, donc un plein à 2 euros !
Retour en arrière : alternance de pistes et de routes goudronnées, dans un état correct, mais gare aux dos d’ânes souvent mal visibles et peu annoncés ! Nous montons jusqu’à
A l’entrée de Zanjan, le GPS nous fait traverser une zone industrielle ( ?) avant de retrouver une autoroute à péage que l’on ne paie pas !
Arrivée à Soltāniyeth, fondée en 1302 et détruite ; on peut admirer le Mausolée d’Oljeitu que nous visiterons demain ; nous nous garons dans un parc municipal où nous retrouvons Nedera et Joshua, nos espagnols de Thessalonique et de Tabriz !
Lundi 11 novembre 2019
La nuit a été calme ; nous visitons le Mausolée d’Oljeitu qui domine, du haut de ses 48m. ; cet édifice octogonal supporte l’une des coupoles les plus grandes du monde, faite de briques vernissées turquoises et entourées de 8 minarets, en partie tronqués ; l’intérieur est tapissé d’échafaudages ; un escalier en colimaçon conduit à une terrasse ; au sous-sol, un tombeau.
Nous quittons la ville vers 9h30 et prenons l’autoroute ; les paysages sont sans grand intérêt mais c’est un gain de temps, beaucoup de zones industrielles ; le ciel est brumeux, pollution ou phénomène naturel ? Ainsi, nous évitons Téhéran.
Opération « gasoil » : nous ferons 5 stations et plus de 40 kms de détour pour profiter de la carte d’un vieil iranien pour 30l. et au prix officiel (0,02 euros le litre !) ; nous pouvons continuer !
La sortie de la ville est laborieuse, la circulation intense ; arrêt forcé pour replacer le tuyau de gasoil qui avait sauté avec les secousses ; plus loin, nous ratons la sortie ! Le gasoil manque à nouveau ! A la station, un routier nous « prête » sa carte et nous payons 5 fois le prix affiché ! Mais, nous avons le plein ! Retour en arrière pour stationner à Jafariyeh, devant une sorte de parc.
Mardi 12 novembre 2019
A 6h30, il fait jour (nous sommes plus à l’Est) ; mauvaise nouvelle : petite fuite de gasoil, un petit trou au réservoir ! Dominique bouche le trou du réservoir avec du savon, à l’ancienne, et cela s’avèrera efficace dans la durée !
Nous reprenons l’autoroute à Qom, que nous contournons, et donc, circulation anarchique ! Au péage, les employés de plusieurs cabines nous saluent…en farsi ! Sympas ; beaucoup d’automobilistes et de routiers en font autant quand ils nous doublent !
A 75 kms de Kashan, entre 2 autoroutes, nous apercevons un caravansérail ; dans la banlieue de Kashan, nous essayons de remplir la 2ème bonbonne de gaz mais c’est fermé ! Tant pis !
Sur les hauteurs de Kashan, à plusieurs kms, nous trouvons le Parc de loisirs, apparemment fermé, mais nous pouvons entrer et nous installer, super ! Nous sommes tout seuls !
Programme : la lessive ! à la main, dans une eau tiède (aux sanitaires femmes) et séchage dans une gloriette, au soleil ! Tout sera sec dans la journée ! Il était temps, les placards étaient presque vides !
L’après-midi, séquence « blog-photos », en attendant de pouvoir publier, quasi impossible ici !!!
Mercredi 13 novembre 2019
Encore une belle journée qui s’annonce ! Nous quittons le parc pour Kashan ; nous nous garons le long d’une grande avenue et prenons un taxi, direction le Bazar ; celui-ci est différent : beaucoup de bijoutiers, d’anciens caravansérails, des mosquées, des madraseh (écoles coraniques) et des hammams ; des coupoles splendides formant des puits de lumière. Kashan est connu pour son eau de roses, d’où de nombreuses échoppes !
Après quelques courses, nous visitons Masjed-e Agha Borzog, une mosquée du XIXème siècle ; la porte compte autant de clous qu’il y a de versets dans le Coran ! Une première cour donne accès aux différentes parties et surplombe une 2ème cour ; 2 minarets, ornés de carreaux de faïence, entourent un dôme imposant ; l’Imam nous encourage à visiter l’intérieur.
De là, nous découvrons un mausolée du XVIème siècle, Khajeh tag Ad-din, où se trouvent 2 tombeaux.
Ensuite, un taxi nous ramène au camping-car et nous partons à Nushabad découvrir les villes souterraines : un tunnel de 8 kms servait de refuges lors d’invasions ennemies ; chaque maison « en surface » avait une porte secrète pour accéder à ces souterrains aménagés.
Puis, direction Aran O Bidgol où se trouve la magnifique mosquée Mohamed Helal Shrine, une splendeur méconnue des guides touristiques ; sur le côté, des tombes relativement récentes, que nous n’avons pas pu identifier !
Retour au Parc où nous avons la surprise de revoir Denise avec son 4x4, maintenant immatriculé en Iran, pour passer plus inaperçue, nous dit-elle !