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Bivouacs Pérou 2011-14 format Excel pour imprimer
Bivouacs Pérou 2011-14 pour GPS Garmin, à installer avec POI Loader
Bivouacs Pérou 2011-14 pour GPS Tom Tom
Dimanche 5 octobre 2014
Nous quittons tôt Huaraz, sous le soleil ; il y a déjà de longues files d'attente devant les bureaux de vote. Nous traversons des forêts d'eucalyptus et d'épicéas, dominées par des sommets enneigés. Arrêt à Yungay, ensevelie en 1962 par une avalanche et complètement anéantie par le tremblement de terre de 1970 qui a provoqué des coulées de neige, de boue et de caillasses ; seul, le cimetière a été épargné, lieu de souvenir « Campo Santo », dominé par un Christ blanc ; l'ancienne ville a été recouverte de pelouses fleuries, à la mémoire des disparus. Nouvelle ville un peu plus loin, peu d'intérêt.
12 kms après Caraz, commence le Cañon de Pato : paysages sublimes, des à-pics vertigineux, au fond desquels coule le Rio Santa, des parois rocheuses impressionnantes, route étroite mais goudronnée, 35 tunnels taillés à même la roche, non éclairés, parfois assez longs. Arrivée à Huallancas (fief de l'EDF péruvien), en fête pour les élections ; des banderoles traversent les rues, (nous n'en avons embarqué aucune!), nous avons droit à de joyeux « Saludo, gringo ! ».
A la sortie de la petite ville, cela ne concerne plus la Centrale Hydroélectrique, donc, plus de goudron ! Piste un peu tôle ondulée mais assez large et roulante, toujours dans le cañon. Nous pouvons voir des mines de charbon. Nous ne sommes plus qu'à 1400m., il fait chaud malgré le vent fort.
Nous récupérons la route goudronnée à Estacion Chuquicara et la Panamericana à Santa. A Trujillo, nous bifurquons sur Huanchaco et arrivons vers 18h au Camping Gardens ; rien n'a changé en 3 ans, même le prix ! Là, des allemands, des américains, 2 motos.
Nous allons déguster un ceviche (poisson -sole et courbine- cru, cuit dans le citron, accompagné d'oignons, de maïs, de patate douce et de yucca), un régal ! Au retour, nous apercevons un camping-car français le long de la plage ; nous passons la soirée ensemble : Simon, Stéphanie et leurs 2 enfants voyagent pendant un an, avant de rentrer chez eux, en Guadeloupe.
Lundi 6 octobre 2014
Journée tranquille ; une grosse tortue se promène dans le camping ; nous profitons de la wifi pour étudier les bateaux de Cartagena vers l'Europe.
Promenade le long de l'Océan : surfeurs, pêcheurs en totoras (embarcations en bambous, y compris la pagaie) et, bien sûr, beaucoup de pélicans ; déambulons dans les rues avant de rentrer au camping. Finalement, il y a eu beaucoup d'agitation avant les élections ; après, c'est le calme plat !
Nous discutons avec nos différents voisins, partageons nos infos et glanons de précieux renseignements pour la suite de notre parcours. Le soir, nous participons au barbecue et dînons dehors.
Mardi 7 octobre 2014
Nous quittons Huanchaco et la côte en compagnie de Simon et Stéphanie ; nous avons décidé de faire la route ensemble. Plein à la sortie, la route sera longue.
D'abord, les paysages sont désertiques ; puis, nous traversons des forêts d'eucalyptus jusqu'à Cajamarca. Nous retrouvons le camping-car français sur le parking de Los Baños del Inca, ses occupants sont aux Thermes. Apéro chez Simon et Stéphanie.
Mercredi 8 octobre 2014
Il a plu cette nuit et un peu ce matin ; quand nous partons, le soleil pointe timidement son nez. La route est récemment goudronnée, assez large, sinueuse ; 1er col à 3750m.
Beaux paysages ; malheureusement, le soleil n'est pas toujours au rendez-vous, c'est un peu tristounet ; les autres cols se succèdent, moins hauts. Après Celendin, la route devient assez étroite et les croisements sont d'autant plus délicats que les à-pics sont prononcés et impressionnants ; mieux vaut ne pas louper la marche ! C'est notre "Route de la Mort". Elle monte vite, redescend pareil, mais elle s'élargit un peu. La végétation est plutôt verdoyante.
A Nuevo Tingo, nous bivouaquons le long du terrain de foot, au pied de la piste de Kuelap.
Photos Simon & Stéphanie Frezouls
Jeudi 9 octobre 2014
Il a plu cette nuit et il pleut encore. Nous commençons la montée par une piste assez large et relativement roulante, malgré quelques passages boueux et trous ; nous traversons quelques villages ; 1 heure 45 pour parcourir 38 kms ! Déjeuner avant d'attaquer la montée, à pied, vers le site ; nous sommes au-dessus des nuages.
Kuelap était une citadelle perchée à plus de 3000m, sur la crête d'une montagne : 600 m de long, 100 m de large, la muraille extérieure atteint 20 m de haut ; c'est l'une des plus importantes constructions précolombiennes (800 ans avt J-C) en pierre du continent. Par temps clair, très belle vue sur toute la vallée.
Après la visite, nous redescendons « rapidement » et prenons la direction de Chachapoyas ; nous nous arrêtons dans un « recreo », vaste mais assez sommaire.
Vendredi 10 octobre 2014
Nous passons la journée sur place ; nous n'avons pas d'électricité la journée.
Chacun s'occupe : bricolage pour Dominique et Simon, rangement pour Stéphanie et moi, jeux divers pour les enfants, Timéo et Enola, qui coursent les poules ! Averses fréquentes !
Dominique et moi soignons notre crève comme nous pouvons.
Samedi 11 octobre 2014
Ce matin, le ciel est gris ; Simon et Stéphanie ont changé leur programme et nous ferons route ensemble pour passer la frontière équatorienne ; rendez-vous est pris sur le parking de la cascade, ce soir ou demain.
Chachapoyas, jolie petite ville de style colonial, est la capitale du département « Amazonas » ! Passage à l'Office du Tourisme pour de la doc. et aussi pour l'adresse d'un médecin qui nous prescrira des antibiotiques costauds qui auront raison de nos microbes mais aussi de nos « forces » (nous sommes de vrais zombies !).
Nous prenons la direction de Luya, par une piste correcte, qui longe des à-pics impressionnants malgré les nuages bas. A partir de Luya, la pluie s'invite, la piste devient plus étroite et ravinée par endroits. A Cruzpata, il faut continuer à pied, un kilomètre de descente sur une piste défoncée et boueuse, pour aller admirer les Sarcophages Karajías, de la culture Chachapoya, 2 mètres de haut, nichés dans la paroi, plus plein d'ossements tout autour. Impressionnants mais nous sommes trempés !
Nous redescendons tout de suite, avant que la piste ne soit trop boueuse. A 3 kms de notre bivouac, une niveleuse bloquée dans le bas-côté, un tractopelle essayant de le sortir, la piste complètement obstruée ! 2 heures plus tard, la niveleuse est sortie mais ne peut circuler ; un camion en profite pour passer mais nous ne pouvons pas nous croiser ; le chauffeur force le passage mais, c'est nous qui nous couchons dans le bas-côté !!! Un petit tractopelle qui nous suivait tire le camion par l'arrière, grâce à nos sangles ; au bout d'une demi-heure, revoici Helix sur la piste hyperglissante ! 3 ouvriers péruviens montent à bord, nous sommes 5 dans la cabine ; mais la niveleuse barre toujours la piste ! Qu'à cela ne tienne ! Le petit tractopelle la pousse et là voilà qui dévale la pente en contrebas ! Mais la voie est libre !
Enfin, nous atteignons Luya, déposons les ouvriers et arrivons à notre bivouac, il est 21 h.
Bilan : 1 rétro cassé (nous en avons un de rechange), 1 feu de gabarit idem, 1 joint de fenêtre déboîté, le déflecteur gauche envolé, sûrement des rayures supplémentaires et des kilos de boue embarqués!! Finalement, on s'en tire bien !
Dimanche 12 octobre 2014
Le lendemain, le temps est toujours pluvieux, la descente glissante et délicate ; bientôt, nous retrouvons la route goudronnée avec soulagement, d'autant plus que les paysages sont jolis, avec les rochers en surplomb. Nous bifurquons pour rejoindre la Catarata Gocta (711m de haut) et retrouvons Simon et Stéphanie qui partent faire la balade avec les enfants. Vu le nettoyage indispensable qui nous attend, nous ne restons pas ; rendez-vous est pris pour la frontière ou avant. En redescendant, un crabe croise notre route, loin de tout cours d'eau !!!
Nous pouvons constater beaucoup d'éboulements et de glissements de terrain ; la route avait été coupée la veille ; un énorme rocher occupe toute une voie.
De Pedro Ruiz à Bagua Grande, c'est une route de cañon, superbe ; au 1er péage, ils ne savent pas combien nous devons payer, ce sera donc gratuit ! Nous longeons toujours l'Amazonie et des rios déchaînés. Nous faisons route vers l'Equateur ; on nous avait dit que c'était goudronné mais, 7 ou 8 kms avant San Ignacio, c'est toujours en travaux.
Arrêt dans cette ville pour la nuit, dans une rue, derrière des bus, devant un bistrot où la musique est à fond !
Lundi 13 octobre 2014
Finalement, la nuit a été tranquille (pour la sécurité) mais bruyante, comme un dimanche sur ce continent. Nous faisons des photocopies des passeports, que l'on ne nous réclamera pas, et, à la sortie de la ville, faisons laver le camion qui reprend sa couleur d'origine ; même le châssis a droit à un sérieux savonnage !
La route sert à tous et à tout: réparatios diverses, séchage du grain...
Depuis la veille, nous entendions un sifflement strident et inquiétant, sans réussir à l'identifier. A l'arrêt sur le bord de la route pour attendre nos camarades français, nous sommes tout à coup rassurés ! Les sifflements reprennent ! Et ça ne vient pas du camion ! Quel soulagement !!! On ignore ce que c'est, sans doute une espèce de grillons. Simon arrive et, ensemble, nous arrivons à Mamballe, la frontière péruvienne ; les formalités de sortie se font rapidement.